Un pape, un château, du vin
Publié le 07 décembre 2011 par Zappeuse
Portes ouvertes dans l’appellation Pessac-Léognan au week-end dernier. Mes chouchous dans les graves. Mes chouchous tout court. Des vins de caillou avec du moelleux autour.
Un des châteaux vedettes de cette appellation est assurément le Château Pape-Clément, sur la commune de Pessac. Il faut dire que le vin y est magnifiquement travaillé et surtout très bien vendu par un maître du genre : Bernard Magrez. Il a d’ailleurs installé là une boutique dans laquelle on peut acheter tous les vins qu’il possède, tout comme on peut voir sa collection de tableaux de Buffet dans la salle de dégustation.
La dégustation, un jour de portes ouvertes, ressemble à un bal de pique-assiette. Les visiteurs se ruent vers le bar, où seul le 2e vin (adorable Clémentin) est proposé (il faut dire que le premier vin coûte plus de 120 € la bouteille, ça calme !).
Bien sûr, la dégustation fait suite à la traditionnelle visite, dans laquelle on nous explique la fermentation malolactique, le soutirage, le collage, bref, tout ce vocabulaire dans lequel baigne le vigneron. Visite relativement rapide : il y a un monde fou, faut que tout le monde passe. Une salle d’apparat, hommage au fameux Pape Clément, ouvre par des baies vitrées sur un chai dans lequel nous pouvons déambuler. Barriques neuves, ça rigole pas.
Le Pape Clément, justement, qui était-il ? de son prénom Bertrand, né dans le sud du département de la Gironde (où il est d’ailleurs enterré, dans le minuscule village d’Uzeste), il devint le premier pape d’Avignon, en 1305. C’est d’ailleurs de cette ville que j’ai rapporté son portrait, photographié sur un immense mur-trombinoscope papal. On doit à ce garçon quelques interventions dans le procès des Templiers, même s’il ne semblât pas convaincu par l’affaire qu’il était chargé d’instruire. Il tenta aussi de lancer une croisade, mais sans grand succès.
En Gironde, il fit bâtir quelques châteaux, appelés les “clémentins”, dont ceux de Villandraut et Roquetaillade, ce dernier ayant été littéralement massacré par Viollet le Duc (mais c’est une autre histoire). Le château pessacais qui porte aujourd’hui son nom faisait partie de son immense patrimoine. Puis on y fit du vin, puis du très bon vin, puis Bernard Magrez acheta le tout.