Une chose est certaine, le whisky fait de l’effet. D’origine écossaise, dix huit ans d’âge … Quant à la marque, je n’ai pas pu la noter, malgré mes efforts pour combler l’ennui qui grandissait au fur et à mesure que notre carré d’as se pochetronnait gentiment la tronche.
Mais où est passé Polanski, titulaire d’un récent petit chef d’œuvre (« The ghost writer ») qui loin de récidiver assure le minimum syndical ? Si ce n’est pas sur ses lauriers, c’est sur la trame de la pièce de Yasmina Reza « Le dieu du carnage », qu’il se repose, en l’adaptant au grand écran, sans en bouleverser les codes.
Soit deux couples en bisbille pour une histoire de gamins qui se sont tapés dessus. Au cours d’une rencontre qui se veut amicale, la conciliation va bien évidemment tourner en jus de boudin. Un scénario ficelé pour Woody Allen, mais pas pour l’auteur de « Répulsion» qui du carnage annoncé ne fait qu’aligner les clichés.
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Des gens bien sous tous rapports, tombent peu à peu le masque au fur et à mesure que la conversation s’envenime. Le vernis craque.Conservant la tranquillité d’un huis-clos bien douillet, Polanski a du mal à trouver le bon tempo (un comble pour ce metteur en scène de première) au profit d’une peinture psychologique de la bonne société américaine.
Prenons le cas d’Alan, qui trouve en Christoph Waltz , un personnage stéréotypé ,affairé et que le comédien joue sans forcer son talent. J’ai l’impression qu’il en va de même pour le reste du casting, pourtant fort prisé avec Kate Winslet, John C. Reilly et Jodie Foster , la plus en verve me semble-t-il dans ce chamboule tout où les discussions de chasse d’eau ( rigolo) succèdent à la révélation d’un scandale pharmaceutique. Alan tente de régler le problème à distance.
Il est avocat, suffisant, et d’une indélicatesse totale. Provocateur au possible (la profession, sans doute) , il met le feu aux poudres dans ce déballage familial sans grande conséquence, si ce n’est les effets drolatiques du breuvage écossais. Mais nous en sommes déjà quasiment à la fin et j’ai la vague impression de tourner en rond. Comme ces discussions de fin de repas, qui n’en finissent pas, et qui ne mènent nulle part. Carnage ? Ridicule !