Fadila n'est plus très jeune, licenciée de son précédent emploi, sa fille a sollicité le quartier pour lui trouver des heures de repassage. Edith l'a embauchée, et lui propose un jour de lui apprendre aussi à lire et à écrire. La tâche s'avère complexe, lente et délicate, ce qui semble acquis un jour ne l'est plus le lendemain et Edith peine à trouver une méthode efficace et adapatée au cas de Fadila, élevée sans scolarité au Maroc. De fil en aiguille, les deux femmes apprennent à se connaître, un climat de confiance se crée. Entre les maladresses d'Edith et les difficultés de Fadila, c'est un drôle de ballet fait de lettres, de numéros et de liens familiaux complexes auquel il nous est donné d'assister.
Voici un livre sur lequel je n'avais aucune attente particulière et qui m'a beaucoup plu. Peut-être parce qu'en ce moment, avec petit dernier en CP, je suis sensibilisée à l'apprentissage de la lecture, peut-être. En tous les cas, loin d'être ennuyeux ce lent cheminement hors de l'analphabétisme - le lettre à lettre remplacé de temps en temps par le chiffre à chiffre - est véritablement prenant. J'y ai pensé en dehors de mon temps de lecture de ce roman. Je trouve que la vie de Fadila, faite de multiples blessures, permet vraiment de relativiser nos petits tracas quotidiens. La motivation d'Edith peut bien sembler parfois hors norme allez, mais peu importe ici. C'est une lecture qui ouvre le regard.
Une tentation contractée chez Cathulu pour qui ce roman est "un récit sobre et plein d'humanité" -