Taxer les “riches” peut sembler une solution séduisante, mais elle ne tient pas la route lorsqu’on regarde les faits. Une note économique éditée hier par l’Institut économique de Montréal le démontre.
Article publié en collaboration avec l’IEDM
Des voix s’élèvent aussi ici au Québec pour réclamer une hausse des impôts des « riches » afin d’endiguer l’endettement massif du gouvernement. Dans une Note économique publiée hier par l’Institut économique de Montréal (IEDM), on apprend que pour éliminer le déficit de 3,8 milliards de dollars du gouvernement québécois cette année, il faudrait que le taux d’imposition des contribuables gagnant 250.000$ et plus dépasse les 100%. « Il est peu probable que des gens soient motivés à travailler, à épargner ou à investir si le fisc leur soutire la totalité de leur rémunération au-delà d’un certain plafond », ironise Michel Kelly-Gagnon, président-directeur général de l’IEDM et auteur de la publication.
D’ailleurs, le ministère des Finances du Québec estime qu’une hausse de 1,00$ de l’impôt sur le revenu des particuliers réduit le PIB de 0,76$. À terme, une augmentation de l’impôt sur le revenu de 3,8 milliards de dollars entraînerait donc une diminution du PIB de 2,9 milliards de dollars, ce qui engendrerait… un nouveau déficit.
Taxer les “riches” peut sembler une solution séduisante, mais elle ne tient pas la route lorsqu’on regarde les faits. Ceux qui affirment vouloir équilibrer le budget grâce à la fiscalité devront avoir l’honnêteté de reconnaître qu’il faudra alourdir le fardeau fiscal de tous les travailleurs, pas uniquement des contribuables considérés comme aisés, affirme M. Kelly-Gagnon.
À la lumière de ces chiffres, il devient clair que l’atteinte de l’équilibre budgétaire, ici comme ailleurs, devra passer avant tout par une réduction des dépenses publiques. Simplement en revenant au seuil de dépenses de 2009-2010, il y a à peine deux ans, le gouvernement du Québec dépenserait 6 milliards de dollars de moins et se retrouverait avec un surplus budgétaire de 2,2 milliards.
Ralentir le rythme d’augmentation des dépenses du gouvernement, soit l’objectif actuel, n’est pas suffisant. De manière réaliste, il est possible de les réduire de façon absolue. Au Québec par exemple, réduire les subventions aux entreprises pour qu’elles équivalent à celles de l’Ontario sur une base par habitant ferait économiser 2,5 milliards de dollars annuellement, propose l’auteur de la Note.
La Note économique intitulée « Peut-on régler le déficit en pigeant davantage dans la poche des « riches »? », préparée par Michel Kelly-Gagnon, président-directeur général de l’IEDM, en collaboration avec Youri Chassin, économiste à l’IEDM, peut être téléchargée sans frais sur le site de l’Institut économique de Montréal.