Correspondances, de et par Kettly Noël et Nelisiwe Xaba

La première arrive du fond de la scène, parle de miroirs, d’elle, et de choses futiles mais avec de l’allure ; la seconde vient de la salle, fait la bise aux spectateurs, pose sa valise et constate que la première est habillée exactement comme elle. La rencontre : un baiser sur la joue, un coup donné avec les fesses. Le ton du spectacle est donné : bavardes sont ces femmes qui rivalisent de gestes tendres et de mouvements jaloux. Le public rit de bon cœur. Elles sont à la fois différentes dans l’attitude et semblables dans les vêtements, dans les désirs. Une poupée offerte va nous occuper un peu trop longtemps, même si la façon qu’elle a d’être tenue debout le long des jambes de la danseuse (Nelisiwe Xaba) a l’élégance de l’ennui. Ce sera une tout autre relation à l’enfance, à la maternité qui sera évoquée dans une autre scène où la danseuse (Kettly Noël) portant dans le dos des poupées répondra aux injonctions de l’autre multipliant gestes et activités, fatigue.

La scène finale, où les corps des danseuses glissent sur le sol où est projeté le texte dit dans le spectacle (si je ne me trompe pas) dans une lumière crue pose, il me semble, des questions sur la réalité de tout ce qu’on vient de voir, ou plutôt sur les conventions du spectacle. Retournant le titre en un clin d’œil, on pourrait se demander à quoi correspond le spectaculaire.

J'ai vu ce spectacle aux Bouffes du Nord, dans le cadre du Festival Fragile Danse.