Hier soir, j'avais le choix entre :
- Un instructif téléfilm sur Louis XI
- Happy feet sur la TNT
- Victoire Bonnot sur M6
Ayant lu quelque part que Valérie Damidot avait perdu beaucoup de poids, et étant une grande fan de la fiction décalée de M6, j'ai opté pour « Victoire Bonnot .
Je voudrais dire des choses gentilles sur cette « série » bourrée de bonnes intentions, mais ça ne va pas être possible finalement. Hier, après les Beaumont qui se dressaient contre Eric Besson, c'était au tour de Victoire Bonnot de s'attaquer à Claude Guéant.
Victoire, qui est à la fois assistante sociale, infirmière, pionne et donc CPE dans son minuscule lycée de Province, ce qui explique qu'elle soit surbookée (nous avons éclaté de rire à cette réflexion mais je crois que ce n'était pas le but en fait), ce que lui reproche assez sa pénible mère, décidait de venir en aide à une pauvre immigrée clandestine géorgienne.
Pour des raisons de budget, l'actrice russe a été remplacée par une petite française sans accent, car elle avait un père casque bleu. Au bout d'un an en France, contre 16 au minimum en Géorgie, elle parlait donc un français irréprochable. Elle a du caler au bout de deux minutes à jouer avec un faux accent russe, je ne vois pas d'autre explication.
La pauvre gosse, sans papier donc, se fait passer pour une petite bourge au lycée mais on ne l'a fait pas à Victoire, qui hors du temps scolaire, et donc de ses horaires, prend sur elle de filer une élève pour savoir où elle vit vraiment. Grâce à son travail de détective, elle tombe sur un hôtel louche occupé par des tas de gens de couleurs, des immigrés clandestins à n'en pas douter.
Comme la ville où habitent Victoire et ses enfants doit compter à vue de nez 10.000 habitants maximum, je me demande bien comment tout le monde, et surtout la police, peut ignorer l'existence de cet hôtel super louche. M'enfin c'est comme ça. La douane devait planquer dans un loto à ce moment là.
Par chance, Victoire rencontre à cause de sa mère, qui souhaite lui trouver un nouveau petit ami digne d'elle, un avocat qui va justement pouvoir l'aider à sauver la petite géorgienne et sa maman.
Oui, la première intrigue forte se double en effet de l'affrontement entre Victoire et sa mère mêle-tout, qui vide ses armoires ou entend lui apprendre à élever ses enfants. Sa maman pense d'ailleurs que « la France n'a pas vocation à accueillir toute la misère du monde », ce qui fait bondir la CPE de choc.
J'imagine bien que Valérie Damidot s'est impliquée dans l'écriture du scénario et qu'elle était trop fière de toute cette dénonce. Le parti-pris est noble, mais la nullité absolue et l'absurdité du scénario ruinent absolument toutes les bonnes intentions de la fiction. La gamine se fait ainsi violer à un moment par l'ignoble salopard qui les a tirées de Géorgie avec sa mère, mais retourne en cours le lendemain avec le sourire, en entendant bien travailler désormais comme pute pour subvenir aux besoins de sa famille. Elle est endurcie, je n'en doute pas, mais à ce point...
J'ai calé avant la fin, je l'avoue, mais je suis absolument certaine que la gamine et sa mère s'en sont sorties grâce au super avocat dégoté par Victoire.
Je ne reviens même pas sur le manque de réalisme de l'organisation du lycée, où la prof de maths bien notée sur un site d'évaluation des enseignants ne rencarde même ses collègues sur l'existence de cette plateforme révoltante.
Victoire, de son côté, passe sa vie à cracher son venin sur les profs.
Ce que j'ai toujours du mal à supporter dans cette série centrée sur l'Education Nationale c'est sa haine à peine dissimulée des profs, que je ne porte pourtant pas toujours dans mon cœur.
A l'avenir, je conseillerai à M6 de renouveler l'équipe de scénaristes. Il suffirait de presque rien, j'en suis sûre, pour que ça tienne la route.
Avant de conclure, je dois dire un mot du format aussi, non ? Quelle idée de faire tenir ça au delà de quarante minutes ! C'est long......
Du coup, j'ai hâte de voir Stéphane Plaza devenir à son tour un héros de fiction, d'autant que Télérama me promet déjà quelque chose d'affligeant.