Pour faire un tableau-fantôme : s’installer dans l’atelier. Pour son bien être allumer le poële : le fond de l’air effraie (!). S’enfoncer dans le fauteuil et se laisser aller à la rêverie: ne pas s’endormir! Penser sans réfléchir : des images vont venir. Les attraper au vol. Tzara va vous murmurer : « Dada est tatou, tout est dada! ». De cette sentence gardez « tatou » et visualisez l’image. Vous avez le recto. Puis procédez par association d’idées. Freud, se promenant dans cervelet vous assure que « Totem est tabou« .. Votez pour « totem« … Mais lequel ? Peut-être un un amérindien à face de hibou veillant un tatou roulé en boule posé sur un oignon. Vous avez le verso. Mais qu’est-ce qui fera le lien ? Fouillez dans vos croquis et vous trouverez un portrait de femme. Le lien est trouvé. Vous avez votre tableau il ne reste plus qu’à le réaliser. Assemblez les images et laissez traverser la lumière… Vous vous rendez compte alors que vous venez d’imager un conte chilien : « Le Tatou » : Un tatou était amoureux de la fille du roi Inca. Ils se voyaient en secret… et la princesse eut un fils du tatou, ce qui fâcha le roi. Mais le tatou fit tellement rire le roi, qu’il lui accorda la main de sa fille. » (Là où finit la terre de Claude Bourguignon et Guillermo Arias, L’Harmattan éditeur) Vous êtes content de vous et vous intitulez la tableau « Totem et Tatou« .
Le voici, traversé par la lumière, recto, puis verso.