Une étude scientifique à cherché à mesurer le risque de cancer du sein lié à l’exposition à la lumière artificielle des femmes pendant la nuit. Elle conclut pour la première fois que celles qui dorment en présence d’une source lumineuse supportent un risque plus élevé de contracter la maladie.
Photo CC Flickr Janine / pinkcotton
D’autres études plus anciennes et très connues ont déjà conclu que le travail de nuit impliquait un risque plus élevé de cancer, sans doute dû à des modifications hormonales liées à la vie dans l’obscurité. On a identifié que la sécrétion de mélatonine, qui se produit lorsque nous voyons la lumière, avait un lien avec la division cellulaire impliquée dans les cancers.
Cette nouvelle étude, menée en Israël par des chercheurs de l’université d’Haïfa, porte sur 1679 femmes. Elle est rétrospective, c’est-à-dire qu’on a sélectionné une population pour laquelle on est remonté dans le temps avec des questionnaires d’habitudes de vie.
Par exemple on leur a posé les questions suivantes : est-ce que la télévision reste allumée la nuit dans votre chambre, est-ce qu’un membre de la famille utilise l’éclairage pendant que vous dormez, est-ce qu’il y a un lampadaire de la rue qui donne sur votre fenêtre ? Les participantes devaient qualifier leur exposition à la lumière nocturne sur une échelle de quatre valeurs : pas du tout, un petit peu, significativement, et même éclairage complet.
Les résultats révèlent que l’exposition à la lumière artificielle pendant le sommeil donne une corrélation statistique significative avec l’incidence du cancer du sein. Les femmes qui sont les plus exposées ont un risque augmenté de 20%.
L’équipe du professeur Haïm a aussi mesuré la luminosité des lieux d’habitation grâce à des photos satellites, et interrogé les femmes sur le nombre d’enfants qu’elles ont eu, un facteur protecteur du cancer bien documenté dans de nombreuses études. Mais aucune de ces variables n’a autant d’impact statistique que l’exposition à la lumière artificielle nocturne.
Les auteurs conseillent donc en conclusion d’éviter de dormir avec de la lumière dans la chambre à coucher. Voilà une sage recommandation, qui en plus vous permettra d’économiser l’énergie, et d’améliorer la qualité de votre sommeil.
Remonter à la source :
Does the modern urbanized sleeping habitat pose a breast cancer risk?
Kloog I, Portnov BA, Rennert HS, Haim A. Department of Natural Resources and Environmental Management, Graduate School of Management, University of Haifa, Haifa, Israel. Chronobiol Int. 2011 Feb;28(1):76-80.