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Un embarquement pour le Berlin des années 80 à offrir sans hésiter pour Noël à toute amatrice de bons romans contemporains.
Les premières phrases : « J’ai reçu les papiers du divorce ce matin. J’ai connu de meilleures façons de commencer la journée. Même si je m’y attendais, les tenir entre mes mains a été incontestablement un choc : leur arrivée annonçait le début de la fin. »
Le Résumé de l’éditeur : A la fois drame psychologique, roman d’idées, roman d’espionnage mais surtout histoire d’amour aussi tragique que passionnée, une oeuvre ambitieuse portée par le talent exceptionnel de Douglas Kennedy. Ecrivain new-yorkais, la cinquantaine, Thomas Nesbitt reçoit à quelques jours d’intervalle deux missives qui vont ébranler sa vie : les papiers de son divorce et un paquet posté d’Allemagne par un certain Johannes Dussmann. Les souvenirs remontent… Parti à Berlin en pleine guerre froide afin d’écrire un récit de voyage, Thomas arrondit ses fins de mois en travaillant pour une radio de propagande américaine. C’est là qu’il rencontre Petra. Entre l’Américain sans attaches et l’Allemande réfugiée à l’Ouest, c’est le coup de foudre. Et Petra raconte son histoire, une histoire douloureuse et ordinaire dans une ville soumise à l’horreur totalitaire. Thomas est bouleversé. Pour la première fois, il envisage la possibilité d’un amour vrai, absolu. Mais bientôt se produit l’impensable et Thomas va devoir choisir. Un choix impossible qui fera basculer à jamais le destin des amants. Aujourd’hui, vingt-cinq ans plus tard, Thomas est-il prêt à affronter toute la vérité ?.
L’Auteur : Auteur de deux récits de voyage, Au pays de Dieu (2004) et Au-delà des pyramides (2010), Douglas Kennedy s’est imposé avec, entre autres, L’homme qui voulait vivre sa vie (1998, réédition en 2010), La Poursuite du bonheur (2001), Les Charmes discrets de la vie conjugale (2005), La Femme du Ve (2007), Piège nuptial (2008) et Quitter le monde (2009), tous parus chez Belfond et repris chez Pocket.
Mon avis : Il me faut d’abord préciser que j’ai tous les Douglas Kennedy et que –sinon je ne les aurais pas tous- j’aime Douglas Kennedy.
Ceci étant dit, quid de « Cet instant-là » ? Et bien c’est du bon Douglas Kennedy –et oui, même si j’aime Douglas Kennedy il m’est arrivée de rester quelque peu perplexe après avoir terminé certains opus-, même si ce n’est pas un grand cru.
Il y a tout : du suspense, de l’amour, de l’espionnage, de l’histoire, du drame. Dit comme çà, çà peut faire un peu roman anecdotique fourre-tout. Mais non, c’est simplement un roman à facettes multiples et comme toujours chez Douglas Kennedy, les personnages sont bien campés, que ce soit le héros Thomas – écrivain voyageur quinquagénaire sorte de double de l’auteur-, l’héroïne Petra, réfugiée tourmentée en provenance de l’Est ou les personnages secondaires tels l’inénarrable Alastair, artiste peintre talentueux homosexuel junkie et logeur de Thomas.
L’histoire se déroule sur deux époques : aujourd’hui aux Etats-Unis et en flash back dans les années 80 –donc pas si loin que çà même si tout cela paraît dater d’avant Mathusalem- , dans un Berlin divisé, en pleine guerre froide, alors que Thomas travaille pour une radio de propagande américaine.
Comme souvent chez Douglas Kennedy, la ville où se déroule l’intrigue occupe une place importante et dans « Cet instant-là », Berlin est quasiment un des principaux personnages, comme le fut Paris dans d’autres de ses romans.
Un bémol : la première partie est un peu longue, très –trop- descriptive, avec quelques lenteurs et redites auxquelles Douglas Kennedy ne nous a pas habitués et il faut attendre 200 pages pour que tout s’anime et que l’on s’embarque vraiment avec Thomas et Petra. Mais çà vaut vraiment le coup de persévérer –d’autant plus que -n’exagérons pas-, cette première partie n’est pas non plus totalement soporifique !!!
Quant à la fin, Douglas Kennedy nous offre en prime quelques belles réflexions sur la trahison, sur les mensonges et surtout sur les choix ou non-choix qui font notre vie. Alors, oui on s’embarque pour Berlin avec Thomas et Petra, sans hésiter.
Infos pratiques : Editions Belfond – 2011 – 491 pages – 22,50 €