4ème de couv.
“- Nous allons conclure un marché, veux-tu ? Toi, Joseph, tu feras semblant d’être chrétien, et moi je ferai semblant d’être juif. Ce sera notre secret, le plus grand des secrets. Toi et moi pourrions mourir de trahir ce secret. Juré ?
- Juré.”
1942. Joseph a sept ans. Séparé de sa famille, il est recueilli par le père Pons, un homme simple et juste, qui ne se contente pas de sauver des vies. Mais que tente-t-il de préserver, tel Noé, dans ce monde menacé par un déluge de violence ?
Mise en situation
L’Enfant de Noé nous plonge dans la Belgique de 1942. Bruxelles est en pleine occupation allemande. Joseph a 7 ans. Il est Juif. Afin de mettre leur enfant à l’abri, ses parents décident de le laisser à la garde du Comte et de la Comtesse de Sully. Cependant, suite à une dénonciation, ils n’ont d’autre choix que de le confier au père Pons…
“L’homme, long, étroit, donnait l’impression d’être composé de deux parties sans rapport entre elles : la tête et le reste. Son corps semblait immatériel, une étoffe dépourvue de relief, une robe noire aussi plate que si elle était accrochée à un cintre, d’où dépassaient des bottines brillantes qu’on ne voyait enfilées à aucune cheville. En revanche, la tête jaillissait, rose, charnue, vivante, neuve, innocente, tel un bébé sortant du bain. On avait envie de l’embrasser, de la prendre entre ses mains.”
Le père Pons dirige un pensionnat catholique, la “Villa Jaune”, au sein duquel il cache plusieurs enfants juifs, toujours secondé par Mademoiselle Marcelle.
“Mademoiselle Marcelle faisait peur aux enfants et, lorsqu’elle s’inclina vers moi, elle ne manqua pas son effet habituel : je faillis crier de répulsion (…) Elle s’apparentait à tout sauf à une femme ; on aurait dit une pomme de terre sur un corps d’oiseau. Son visage aux traits épais, mal formés, aux paupières plissées, à la peau brune, irrégulière, terne, rugueuse, ressemblait à un tubercule qu’un paysan venait de biner.”
Tous deux vont tout faire pour que les enfants survivent à cette guerre. Le père Pons, en particulier, fera tout pour qu’ils continuent à parfaire leurs connaissances de la religion juive et de la Torah.
Mon avis sur ce roman
Ce texte, comme d’ailleurs Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran, est un véritable hymne à l’amour entre les religions et à la tolérance… Schmitt est un conteur merveilleux.
Cependant, ce roman ne m’a pas transcendé. Faute à une mise en avant excessive de la nécessité de croire en un dieu. Résultat, le récit perd beaucoup en émotion alors que le tout pourrait être autrement plus bouleversant…
Néanmoins, Schmitt reste pour moi, un auteur majeur.
D’autres avis…
Laurence du Biblioblog l’a lu aussi.
POUR ALLER PLUS LOIN
Extrait audio du Livre | Site de l’Éditeur
L’Enfant de Noé
Eric-Emmanuel Schmitt
Éd. Livre de Poche, 2008
Éd. Albin Michel, 2004
125 pages