Magazine Environnement

Greenpeace s’invite dans les centrales nucléaires

Publié le 06 décembre 2011 par Sequovia

Greenpeace s’invite dans les centrales nucléairesLundi matin, plusieurs militants de Greenpeace se sont introduits dans des centrales nucléaires françaises, et notamment celle de Nogent-sur-Seine. Le but ? Démontrer que la sûreté nucléaire n’est pas assurée en France et inciter les autorités à revoir le périmètre des audits de sécurité nucléaire en France.

  • Des militants entrent par effraction dans plusieurs centrales nucléaires françaises

Lundi matin, des militants de Greenpeace sont entrés par effraction dans des centrales nucléaires françaises dans le but de prouver le manque de fiabilité des systèmes de sécurité.

Neuf militants ont été arrêtés dans la centrale de Nogent-sur-Seine, et deux dans la centrale de Cruas en Ardèche. Les militants de Nogent-sur-Seine ont été placés en garde à vue puis relâchés dans la soirée. Ils sont convoqués devant le tribunal le 4 avril 2012.

Au total, les militants ont dénoncé les failles de sécurité des installations de Nogent-sur-Seine, Cruas, mais aussi Cadarache, Blayais et Chinon.

Lundi en début de soirée, Greenpeace assurait que des militants étaient toujours cachés dans au moins une centrale. Dans un communiqué, l’ONG précise : « Greenpeace ne donne pour l’instant pas de précision sur le nombre de militants présents sur les installations nucléaires ni les noms des sites concernés. Areva, EDF, les forces de l’ordre et les responsables politiques prétendent que les sites nucléaires français sont sécurisés et que les militants ont été immédiatement repérés ? À eux de les retrouver!»

En fin de soirée, Greenpeace annonce que tous les militants ont été interpellés et que le manque de sûreté des centrales nucléaires à bien été prouvé.

  • Revendications de Greenpeace

Le message que les militants ont souhaité faire passer par cette action commando est que le nucléaire sûr n’existe pas. Les militants ayant pénétré dans la centrale de Nogent-sur-Seine ont eu le temps de grimper sur le dôme de l’un des réacteurs et d’y déployer une banderole : «Le nucléaire sûre n’existe pas».

Derrière cette action, Greenpeace précise qu’elle souhaite un audit de la sécurité nucléaire française. Elle reproche aux autorités d’avoir laissé le soin de ces audits aux exploitants nucléaires (Areva, CEA et EDF). De plus, le risque d’intrusion extérieure n’est pas pris en compte dans ces audits. Greenpeace demande donc l’élargissement du périmètre des audits.

Sophia Majnoni d’Intignano, chargée de campagne nucléaire pour Greenpeace France, explique : «Cette présence non-violente au cœur même des installations nucléaires françaises prouve leur extrême vulnérabilité (…) Bien qu’alertées par notre première action à la centrale de Nogent-sur-Seine de ce matin, les autorités n’ont pas repéré les militants qui ont réussi à pénétrer dans plusieurs sites pour délivrer pacifiquement leur message : le nucléaire sûr n’existe pas. Les militants de Greenpeace font la preuve que l’audit des installations nucléaires françaises est complètement insuffisant. S’introduire sur ces sites est à la portée de n’importe qui. C’est probablement pour ça que le risque d’intrusion humaine n’est pas pris en compte dans l’audit. Si c’était le cas, aucune installation ne pourrait être déclarée sûre et la France n’aurait d’autre choix que de sortir du nucléaire».

Yannick Jadot, député européen Europe Ecologie / Les Verts et membre de la commission parlementaire chargée de l’énergie  ajoute : «les stress tests décidés au niveau européen sur les centrales nucléaires n’ont jamais pris en compte les facteurs humains. Le niveau d’exigence des stress tests ne suffit clairement pas pour évaluer les risques liés au fonctionnement des réacteurs nucléaires en Europe et pour améliorer la sûreté nucléaire».

  • Greenpeace fête ses 40 ans

Greenpeace a été créée à Vancouver en 1971 dans l’optique de lutter contre les essais nucléaires ayant lieu en Alaska. De la lutte contre le nucléaire et la sauvegarde des océans, Greenpeace s’est diversifiée dans la lutte contre le changement climatique et la déforestation, pour une agriculture durable notamment.

Les actions médiatiques sont la marque de fabrique de Greenpeace, mais elle utilise aussi d’autres moyens pour mobiliser l’opinion publique. Elle vise aussi maintenant les grandes entreprises, comme l’explique Sylvain Tardy (directeur de campagne Greenpeace France) : «Nous avions focalisé beaucoup d’efforts sur les négociations de Copenhague mais cela a été un échec. On s’est finalement reposé la question de savoir où faire la différence si les dirigeants ne savent pas prendre de décision. D’où l’idée de remettre l’accent sur les entreprises transnationales à l’origine des grands désastres environnementaux».

L’ONG refuse depuis sa création de recevoir des subventions publiques ou d’établir des partenariats payants avec les entreprises. Elle consacre donc 35% de ses ressources à la collecte de dons, ce qui peut lui être souvent reproché. On lui reproche aussi de ne plus être l’association activiste de ses débuts, mais ses récents succès contre Adidas ou Nestlé tendent à prouver le contraire.

  • Avis Sequovia

Cette action médiatique de Greenpeace démontre que la sûreté des centrales nucléaires françaises n’est toujours pas assurée. En effet, une étude indépendante récente avait déjà montré que les stress tests européens n’étaient pas assez rigoureux. Or, en France, on ne compte pas moins de 58 réacteurs sur le territoire, qui sont autant de menaces pour la population si la sécurité n’est pas assurée.

Il y a à peine trois mois, la sûreté nucléaire avait déjà été remise en question par l’explosion d’un four à proximité de matières radioactives sur le site de Marcoule. Greenpeace promet donc d’autres actions jusqu’à obtenir satisfaction sur les audits de sécurité.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Sequovia 1882 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte