Il assume simplement la filiation avec l’héroïne de son film, qu’il pense pouvoir appeler « Lola », même si son vrai prénom c’est Rosita. Côté maternel, ce sera l’utilisation d’extraits de « Documenteur » d’Agnès Varda qui lui permettent de faire revivre son héros alors enfant.
Ces flash-back, à mon avis ne fonctionnent pas du tout au regard de l’histoire. Ils surlignent un récit déjà crypté par le scénario. A la mort de sa mère, à Los Angeles, Martin, un américano-français retourne dans la ville de sa prime jeunesse, afin de solder, pense-t-il, une histoire qui ne le concerne pas. En apprenant que la meilleure amie de sa mère était sa petite copine d’autrefois, il part à sa recherche dans les bas-fonds de Tijuana, où elle se produit dans un bouiboui. A travers cette Lola fantasmée, Martin découvre une mère qu’il a profondément délaissée.
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Entre le road-movie et la quête identitaire, Mathieu Demy, comédien et réalisateur, s’emmêle tristement les pinceaux dans un récit qu’il s’approprie pleinement au point d’en oublier le spectateur. Devant ou derrière la caméra, qui souvent tourne à vide, il paresse. Et Salma Hayek, tout aussi effacée dans son rôle d’effeuilleuse patentée, me fait de la peine.
Je comprends l’histoire, mais je n’y crois pas un instant, par manque de conviction dans le jeu des acteurs, et le creux des dialogues ânonnés. La mise en scène, sans relief, n’utilise même pas les décors mexicains ,qui de nuit me paraissaient encore plus propices. Et je vous passe les plans intérieurs de la très belle Mustang que Martin conduit dans L.A : 30 à 40 cm au dessus de la chaussée, comme sur pneumatiques. Ca tient du détail, je sais, mais quand l’ennui vous prend, il faut bien se raccrocher à quelque chose.