Comme un pied de nez, Allain Leprest s'élevait au ciel un 15 aout, jour de l'asomption de Marie. Et la chanson française se tapait une bien belle gueule de bois. L'auteur-interprète, au regard de son oeuvre singulière alliant écriture virtuose et gros coeur, méritait bien son symphonique. A l'écart des flonflons de la fête, toujours signé chez des labels indépendants comme lui, Leprest était un artisan précis et exigeant. Il aura souvent partagé ses chanson avec Romain Didier, écrit pour Solleville, Greco, Salvador et Enzo Enzo, poussé quelques gueulantes en bon communiste humaniste anarchiste qu'il était, livré corps et âme des concerts coups de poing dont on sortait renversés, reçu les hommages de ses pairs et de la jeune génération... ne manquait plus comme dernier tour de piste que des arrangements symphoniques de ses chansons. Leprest y tenait beaucoup. Les voix éraillées sont enregistrés en juin mais il n'entendra jamais l’Ensemble Orchestral des Hauts de Seine dirigé par Laurent Brack, ne pourra jamais remercier les musiciens de l'orchestre d'avoir ainsi soulever ses chansons pourtant si intimes. Ses proches (Romain Didier, Kent, Christophe...) finirent le travail sans lui, pour lui. Il l'a son symphonique. Nous, nous lisons "derniers enregistrements d'Allain". Et merde.