L’univers fascinant et déroutant des fictions interactives (Le Monde)

Si elles font les belles heures de la télévision, les fictions touchent aujourd’hui d’autres supports. Désormais branchée sur le haut débit, la téléphonie mobile tente de séduire les utilisateurs avec des mini-fictions taillées pour les écrans des portables. Internet n’est pas en reste. Depuis des années déjà, les créateurs utilisent les ressources de la Toile pour développer des histoires à l’aide de vidéos, de photos, de textes, de sons et d’outils graphiques (notamment le logiciel de création Flash).

Ces fictions numériques étaient à l’honneur lors de la 6e édition du Web Flash Festival, premier festival francophone de la création numérique, organisé du 25 au 27 mai au Centre Pompidou (Paris) par le groupe Regart.net, qui oeuvre depuis 1998 dans le domaine du “partage des connaissances pour le domaine des nouvelles technologies et de la création”.

Une vingtaine de films ont été récompensés dans les huit catégories proposées : art-graphisme, Net Art, animation, expérimental, présentation, jeu, prix du public et grand prix 2007.

L’un des grands gagnants de cette 6e édition est sans conteste l’étonnant Thanatorama (prix art-graphisme et grand prix 2007), réalisé par les créatifs de la société Upian spécialisée dans les conseils en communication interactive et en création de contenus numériques artistiques. Cette aventure “dont vous êtes le héros mort” est un voyage ô combien morbide mais non dénué d’humour noir dans les coulisses de la mort.

GRAPHISME ET INTERACTIVITÉ

Le point de départ de ce film est donc votre décès, du moins celui de l’internaute qui se risque à taper l’adresse thanatorama.com. Thanatorama explore alors tout ce qui se passe une fois que le corps a rendu son dernier souffle de vie. Avec, au programme, une visite guidée d’un funérarium et d’une usine de cercueils ; l’exploration minutieuse des techniques des thanatopracteurs, la cérémonie religieuse ou encore le choix du marbrier et du crématorium, le tout superbement réalisé avec des bouts de film et des images.

Egalement très réussie graphiquement, la fiction Le Partage de l’incertitude, réalisée par le collectif artistique Anonymes.net (prix Net Art). Là aussi, l’internaute téléspectateur est mis à contribution pour interagir dans cette histoire qui met en scène quatre personnages de générations différentes dont “les relations et les séparations dépendent de vos gestes”. Dans cette même catégorie, l’un des pionniers de l’art numérique, Grégory Chatonsky, est arrivé finaliste, avec l’étrange “fiction variable” Sur Terre.

Le prix du public a été décerné à Graphibulation, une déambulation graphique, visuelle et sonore dans l’imaginaire d’un rêveur.

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