Autolib, la Bluecar, la dernière grande idée de l'ère
Delanoë, s’est lancé à l’assaut de Paris en grande pompe médiatique. Une bonne idée servicielle certes ! novatrice, technologique et médiatique sans oublier le volet affairiste de Bolloré
qui ne cache même pas… On s’excite, on « dithyrambe », on exulte et d’aucuns mêmes sur des pages pé-électorales locales vocifèrent contre
des archaïsmes réfractaires ! C'est un peu cours et simpliste comme le personnage cherchant toujours à réduire les autres...Serions nous des élus locaux assez simplistes pour voir si la
logique automobile sauraits'affranchir de la possession et adopter le partage comme modèle? Pour voir si l'on peut soulager le trafic urbain en maintenant un service de mobilité
porte-à-porte? Pour nous déterminer sur les changements des usages c'est-à-dire à nous inscrire dans une lucidité de prospective d'avenir?
Mais aussi pour mesurer la capacité des acteurs de la ville à entamer une politique des ressources fondée sur des services et non plus sur un empilement sans fin d’infrastructures? Serions nous
dans l'oubli que
les villes n’ont d’autres choix que d’être innovantes? Nous
avons conscience que nous sommes dans une tentative de définition du service public urbain revisité pourne
ville plus fluide, moins polluée, plus vivable. Mais nous sommes conscients pour
autant qu'une innovation automobile servicielle comme Autolib
ne fait pas une politique concertée des modes de déplacement! Cette politique où la voiture trouve une place raisonnée avec les transports publics et ses réseaux, le vélo
et la
marche. Une politique publique de mobilité se pense par rapport à la ville et à ses habitants et à Fontenay nous sommes dans l'obligation d'entamer une vision partagée de nos déplacements
appuyée sur les particularismes de notre territoire à commencer par la question du ...stationnement.
Revenons à Autolib: je suis pour évidemment l’auto-partage et plus encore lorsqu’il est non polluant. Je suis conscient que le partage peut être une solution au peak car (la fin de la croissance du parc automobile), Mais là n’est pas la question essentielle en terme de transports, même si elle importe. En effet dans la région parisienne, le problème le plus urgent concerne les transports collectifs. Toutes les lignes de RER sont saturées. La dégradation des conditions de transport, devenues de plus en plus insupportables, s'est accélérée depuis dix ans. En comparaison fin 2012 l'offre Autolib sera: 3 000 nouveaux véhicules devraient être mis en circulation avec 1000 stations dans Paris et 45 villes de la proche banlieue, là où le réseau de transport public est déjà le plus dense. 500 millions d'euros on été investis par la mairie de Paris et les autres communes impliquées et 4 millions d'euros pour le Conseil Régional d'Ile de France. Les 80 000 utilisateurs nécessaires pour la rentabilité de Bolloré, c'est nous tous !
Bolloré l’homme d’affaire que l'on connaît surtout comme propriétaire de yacht pour Sarkozy ou concessionnaire du port d'Abidjan en Afrique. Ce qui intéresse Bolloré ce n'est pas bien sûr pas le transport de la population, ni même la construction de voitures mais bien plus la production de batteries et l'exploitation des matières rares comme le lithium. C'est pourquoi Bolloré a acheté des brevets concurrents de ceux des constructeurs automobiles et commence à vouloir piller les pays d'Amérique Latine disposant de ces ressources naturelles et qui seront pillés.
C’est le revers de la médaille médiatique , c’est le revers du « défi urbain » et « du risque (dont ) nous ne savons pas le degré de succès » dixit B. Delanoë. Et que dire du manque d’études sur l’impact sur la réduction du nombre de voitures que cela pourrait engendrer car il ne faudrait pas paradoxalement qu'AutoLib' augmente le nombre de voitures à Paris !
PS : Pour recharger les batteries, Bolloré a un contrat avec la compagnie allemande EON, dont plus de 80% de l'électricité est produite dans des centrales à charbon. Ainsi, la Bluecar émettra indirectement plus de CO2 par Km qu'une voiture de moyenne cylindrée.