Menace sur la note de 15 pays de la zone euro

Publié le 06 décembre 2011 par Copeau @Contrepoints

Standard ans Poor’s a annoncé envisager abaisser la note de solvabilité à long terme des six pays de la zone euro notés AAA et celles de neuf autres pays de la zone.

S&P indique avoir placé sous surveillance négative les notes d’endettement à long terme de quinze pays de la zone euro, dont celles qu’elle attribue à l’Allemagne, à l’Autriche, à la Finlande, à la France, au Luxembourg et aux Pays-Bas, six pays notés AAA, la meilleure note possible. La note de la France est menacée d’un abaissement de deux crans, à AA. Pour les cinq autres pays notés AAA, l’agence ne prévoit, dans le pire des cas, qu’un abaissement d’un cran, à AA+. Les deux seuls pays de la zone euro à ne pas être touchés sont la Grèce, dont la note correspond actuellement au défaut de paiement, et Chypre, dont S&P a placé précédemment la note d’endettement à long terme sous surveillance négative.

Les mises sous surveillance sont motivées par la conviction de S&P selon laquelle les tensions systémiques dans la zone euro ont augmenté ces dernières semaines jusqu’au point de faire pression à la baisse sur le degré de solvabilité de la zone euro dans son ensemble.

Lorsqu’une agence de notation place une note sous surveillance négative, cela signifie qu’elle juge supérieure à 50% la probabilité que celle-ci soit abaissée sous trois mois, mais S&P a indiqué qu’elle comptait achever son examen des éléments soutenant la notation des quinze pays européens menacés aussi vite que possible après le sommet européen du 9 décembre.

S&P écrit que les tensions systémiques qu’elle a identifiées découlent de cinq facteurs interdépendants :
- une restriction de l’accès au crédit pour tous les pays de la zone euro ;
- une hausse prononcée des taux d’emprunts pour un nombre croissant de pays, dont ceux notés actuellement AAA ;
- la poursuite des désaccords entre les dirigeants européens sur les moyens de s’attaquer à la crise de confiance actuelle des marchés, et à plus long terme sur la façon d’assurer une convergence économique, financière et budgétaire plus grande entre les pays membres de la zone euro ;
- le niveau élevé de l’endettement des États et des ménages dans une grande partie de la zone euro ;
- le risque croissant de récession pour l’ensemble de la zone euro en 2012.

Sur ce dernier point, l’agence précise qu’elle évalue ce risque à 40%, et qu’elle prévoit une récession en Espagne, au Portugal et en Grèce en 2012.