Ainsi vient-on d’apprendre que, sur décision de justice, avec la collaboration du service des Douanes et de l’Immigration, le gouvernement américain vient de saisir plus de 150 noms de domaines, rendant les sites concernés inaccessibles.
Ce blocage en masse intervient aux alentours du Black Friday et le Cyber Monday, le long week-end de Thanksgiving aux Etats-Unis, et est toujours synonyme de nombreuses promotions sur les achats en ligne. Les autorités américaines n’hésitent pas à se justifier en prétextant qu’elles combattent la contrefaçon, et que cela permet de garantir et sauver des millions d’emplois outre-Atlantique.
Selon la Fédération des Détaillants, plus de 52 milliards de dollars ont été dépensés en cette fin de semaine, et les sites de e-commerce ont enregistré une fréquentation en hausse de 35%. On comprend donc pourquoi le protectionnisme américain se manifeste ainsi à cette période. Les intentions sont louables, il faut le reconnaître. En ces temps de crise, les produits manufacturés et contrefaits nuisent gravement à l’économie, quelle soit locale ou nationale.
Toutefois, parmi cette rafle, nombreux sont les noms de domaines saisis qui n’ont rien à voir avec des sites d’achats. Par exemple, des sites de téléchargement illégal ! Comme par hasard, cela se passe au moment où la loi la plus répressive est en discussion au Congrès américain : la SOPA, qui permettra aux autorités de bloquer des sites jugés illégaux où qu’ils soient localisés, aux Etats-Unis ou à l’étranger.
Un site français, proposant des liens pointant vers du contenu protégé par le droit d’auteur, a fait les frais de cette opération : Film-exclue.net. Pourtant, il semblerait que le site était hébergé aux Pays-Bas ! Certes, les conséquences seront limitées, le site pouvant facilement réapparaître ailleurs, avec un nouveau nom de domaine.