... qui s'emmerde au Fouquet's, un soir du 6 mai 2007. Il vient de devenir Président de la république française. Sa future ex femme Cécilia a réservé le lieu, invité mais surtout sélectionné ses "amis". Certains intimes ne sont pas là, d'autres se demandent ce qu'icelui fout là.
Tout le monde l'avait remarqué devant ses écrans de télévision à l'époque, Cécilia brillait par son absence. Elle arrivera très tard, alors qu'on ne l'attendait plus, et que le gratin médiatico-industriel réuni se préparait à partir.
A la ramasse comme d'hab', j'ai lu un peu tardivement ce livre sec de deux journalistes, Ariane Chemin et Judith Perrignon, commandé par l'éditeur Claude Durand, La Nuit du Fouquet's.
Ces deux auteures nous font vivre de l'intérieur, avec un style emprunté à Fitzgerald, cette fameuse soirée bien pourrie, où la chef d'orchestre n'était pas là, en un lieu qui transpire la décrépitude, sa gloire passée, ses tables aux noms de stars du siècle dernier, Gabin, Audiard...
Huit mois ont passé depuis cette soirée. On commence à faire le bilan de la Sarkozye, et à voir comment ceux qui en étaient en sont toujours, ou pas.
Mais surtout, avec d'autres événements récents, on comprend mieux les fréquentations Sarkozystes, leur moteur : le nouveau Chanoine a présenté Bigard au Pape ainsi : "il a rempli le stade de France".
Notre président est fasciné par les grands prédateurs, les grands succès, les grandes gloires, tant pis si elles sont ringardes et finies. Johnny Hallyday, Basile Boli, Richard Virenque ont croisé Bernard Arnault, Serge Dassault et Vincent Bolloré au Fouquet's. Qu'importe les moyens, tant qu'on est célèbre et riche.
Nicolas Sarkozy aime s'afficher avec des prédateurs : dernière en date, Carla Bruni, grosse chasseuse.
Illustration : Les Romains de la décadence, de Thomas Couture, 1847.