"L'an dernier, les deux tiers des singles vendus en Angleterre par les Arctic Monkeys étaient des vinyles"

Cette phrase estla conclusion de l'article de François Pilet dans Le Temps, le quotidien suisse, repris par Courrier International.
Cela peut surprendre. On le penser mort depuis l'avènement du CD, pendant les années 80, le vinyl serait en passe de renaître de ses cendres à la fin de la première décade du XXI° siècle.
Les proportions des ventes en regard des autres supports sont très faibles, mais en augmentation énorme : + 15 % cette année ! Même le très sérieux Time a fait un article : "Vynil Gets Its Groove Back".
Il y a certes le côté branchitude propre à ce support vintage, mais tous ceux qui ont une installation audio correcte savent que le son d'un vinyl bien entretenu avec une bonne platine sera toujours plus profond que celui provenant d'un CD*, et qu'un mp3 évidemment, même avec un taux de compression faible comme du 320 kb.
Comme l'illustre cette photo, il y aussi le toucher incomparable du vinyl, sans parler du fait qu'un 33 ou 45 tours n'est pas moins à l'abri de rayures ou de casse qu'un CD, sans parler du black-out soudain d'un disque dur contenant toute sa zik.
De plus en plus délaissé par les DJ au profit de platines CD, et des ordinateurs portables (avec des logiciels de mix de plus en plus évolués et simples d'utilisation, permettant de mixer des sources en wav ou mp3), le vinyl convainc à nouveau le grand public, peut-être pour pallier à dématérialisation du produit engagée avec le CD impersonnel, achevée avec le numérique.
Les maisons de disques n'ont pas su se positionner efficacement pour la vente en ligne : problème des DRM qui empêchaient de passer le morceau sur une autre machine, ou à un pote, enfin abandonnées par de plus en plus de majors, problème des formats (wmv illisible sur un iPod, acc illisible sur un Walkman Sony), problème des prix (grosso merdo le même prix pour un album complet en CD ou en mp3, grosse arnaque !). Mais tout ça, c'était la faute des vilains internautes qui téléchargent illégalement bien sûr !
Et si la mutation du marché, difficile pour certains (EMI annonce le licenciement du tiers de ses effectifs), passait (notamment) par la reconquête de ce vieux support ?
* pour la comparaison CD/vinyl, lisez cet article très complet, où l'on voit que le premier a tendance a accentuer les aigus, et l'autre les basses. Or les basses, ça fait groover.