Aujourd'hui, c'est la journée Attali. Encore un traître passé de Mitterrand à Sarkozy pour la bonne soupe, avec son rapport sur la "libération de la croissance française".
Remarquons d'abord que si la croissance doit être libérée, ou "débloquée" comme dit Ségolène Royal, c'est qu'elle est préalablement entravée.
On voit que dès le départ, tout est faussé : les solutions pour relancer la croissance sont dans le démantèlement des blocages français que sont le Code du travail et les cotisations sociales, et pas du tout dans une politique de relance, par exemple Keynesienne. Nulle part aussi dans le rapport on se demande pourquoi nos voisins allemands et italiens dans une même zone euro ont une meilleure croissance que nous, avec des règlementations similaires aux nôtres... passons.
Dans le concert de louanges, on oublie de rappeler plusieurs choses. Hormis Backchih, personne ne souligne que Jacques Attali est dans la ligne de mire de l'AMF, dans l'enquête sur le faux rachat de Danone par Pepsi en 2005. Dans un fax envoyé au site d'informations en ligne, Attali admet le mélange des genres, "J’étais en effet conseil en stratégie des deux sociétés citées", et l'éventuel conflit d'intérêt.
De plus, lorsque le quotidien Libération évoque la controverse de la publication dudit rapport (traditionnellement, c'est la documentation française qui publie les documents publics, payés par les contribuables, là, c'est coédité avec XO éditons), il oublie de rappeler qu'XO est l'éditeur de... Nicolas Sarkozy. XO est dirigé par Bernard Fixot, qui plaide auprès de son auteur pour la publicité des livres à la télévision, mais qui n'aime pas que l'on mette en ligne des publications payées par le contribuable. Les Echos ont dû retirer le pdf de leur site hier, mais comme tout le monde a eu le temps de le télécharger, on le trouve partout.
"Quant aux recettes perçues, elles devraient être reversées à l'Etat pour couvrir les frais engagés par la commission. « Ni Jacques Attali ni aucun membre de la commission ne toucheront de droits d'auteur », assure-t-on à la commission. Côté XO éditions, c'est silence radio sur la question" précise Libé.
Autrement dit, un éditeur privé, éditeur malheureux du président de la république (Ensemble s'est vendu à 43 300 exemplaires seulement, soit sept fois moins que Simone Veil ! source) va vraisemblablement se sucrer sur un document public.
Les points clés du rapport.
Le rapport en pdf.