Bosser toute la semaine. Grosse semaine en plus. Période chargée. Grosse fatigue.
Attendre le week-end impatiemment parce qu'il propose une perspective réjouissante : S'échapper de la capitale pour un peu plus de 24 heures, dans l'idée d'assister aux Transmusicales de Rennes.
Vu que ce festival là, je n'y ai encore jamais participé, j'avoue que je suis emballée.
Faut dire aussi que question festivals, l'hiver est plutôt calme. Alors là, avoir la possibilité de fuir Paris pour profiter de musique non-stop pendant une période de l'année d'ordinaire plutôt morose : C'est GRAND!
Aussi quand arrive vendredi je suis comme prévu vannée mais ultra motivée.
Fous ta capuche.
Samedi matin donc, je suis dans les starting blocks, équipée pour les Trans : Kway, parka doublée, bottes, double équipement de collants : on peut dire que j'incarne un peu la caricature de la parisienne qui s'en va passer quelques jours en Bretagne...
Mais il se trouve, figure toi, que la météo me donnera raison. A peine arrivée à la gare, un constat s'impose : il pleut. Capuche de rigueur.
Mon potentiel séduction explose alors, ça va sans dire.
Bon, pas grave hein, je suis venue pour profiter de la programmation, pas pour repartir accompagnée. Concentration.
Alors en fait il faut savoir qu'à Rennes, pendant 3 jours, il y a en fait deux festivals. Le GROS festival, c'est celui des Transmusicales qui se tient au parc des expositions, accessible depuis le centre ville à partir de navettes (ça parait inutile comme information mais attends j'y reviens bientôt) et le festival des Bars en Trans qui propose, comme son nom l'indique, essentiellement des concerts se tenant dans de petits bars du centre historique.
Une fois les quelques concerts des Bars En Trans de début de journée terminés (je publie photos et compte rendu demain), on file direction les navettes qui rallient le parc des expositions où se tiennent les concerts des Transmusicales.
Là : Waouh.
23h : Bienvenue en enfer.
Il doit être autour de 23 heures quand on arrive au niveau de la station et c'est un peu l'émeute au niveau de l'embarquement. Une foule IMMENSE (pour ce samedi soir le festival affiche complet) attend son tour et pas très sagement (euphémisme). Après s'être fait correctement bousculées, nous finissons par nous installer dans une des dites navettes.
La faune locale est surprenante : mon voisin de droite attend que le véhicule démarre pour extraire d'une manière qui se veut très ostensible une pom'pote ("Healthy" je me dis), qu'il avale goulument. Pendant sa dégustation se répand dans l'air une puissante odeur d'alcool. Il rit fort et explique à son pote juste à côté le principe : il a truqué un emballage de compote pour y glisser de la gnôle. J'imagine la scène de la préparation de l'objet. "Pathétique" je me dis. L'homme en question n'a pas les 12 ans pour lesquels ce genre de comportement me semble encore compréhensible. Non, non, il doit au moins taper dans les 30 ans. Ahem.
Après un échange de regards consternés avec Swann, suivi d'un éclat de rire bruyant, ma voisine de gauche entonne un chant à l'attention du chauffeur du bus "Allez Philou, montre nous tes fesses, allez Philou montre nous ton c*l" hurle t'elle. OMG. Elle reprend le texte plusieurs fois (des fois qu'il n'ait pas bien saisi le propos?). C'est absurde. En plus on ne sait même pas s'il s'appelle Philippe (Ahah).
Là trop c'est trop j'ai un peu l'impression d'être dans la 4ème dimension, je balaie la foule du regard, il y a des ados qui fument des joints (dans le bus, oui-oui, ok, très bien) et beaucoup de gens déjà très très imbibés au regard des pupilles vitreuses et des trop nombreux éclats de rire gras non maitrisés. J'entends qu'un jeune homme sent son dernier repas remonter.
Je décide de prier.
Je réalise que je ne connais aucune prière.
Je regrette pour la première fois de ma vie de n'avoir pas été inscrite au caté.
On finit par arriver après quelques lacets qui ont permis de faire monter la pression d'un cran. Tous les dîners sont restés dans les estomacs. Descente et là patatras. Les aliments retenus ont finalement décidé de s'échapper. Une gerbe de légende se répand à 50 cm de moi. Ouh là.
La puanteur qui emplit l'air me pousse à filer vers l'entrée que je me figure comme un refuge inespéré.
Privilège d'accrédité, je m'engage dans la file des invités. Le pass nous permet de rentrer après les fouilles règlementaires.
ENFIN.
Nous y sommes.
Ca se mérite, hein.
Hanni el Khatib
Pas le temps de traîner, on file direction le hall 3 pour écouter Hanni El Khatib. Swann m'en a beaucoup parlé en m'expliquant que c'était son nouvel amoureux. Comprends par là qu'elle est tombée en amour pour sa musique alors bon je la suis aveuglément. Je fais bien. C'est rock et intense. Un duo ultra efficace qui embarque le hall 3 comme il se doit sur des sonorités qu'on ne retrouvera pas ailleurs ce soir là, où la programmation est nettement plus électro.
Ensuite on décide d'aller faire un petit tour du côté du Hall 9 pour écouter Agoria mais on abandonne bien vite l'idée, franchement ennuyées par des jeunes gens très ivres qui ne nous laissent pas tranquilles. On s'enfuit. Pour avoir la paix...
Janice Graham Band : Coup de coeur du festival
Retour ensuite en direction du hall 3 où décidément ce soir là on peut espérer écouter un son aux accents rock. C'est Janice Graham Band qui joue.
Allure TRES juvénile. Accent made in Manchester très marqué. Ils se la racontent un peu ces jeunes garçons mais leur prestation légitimerait presque l'assurance insolente dont ils font preuve sur scène. Leur son est un rock énergique aux reflets changeants, qui se teinte parfois de sonorités hip-hop, réveillé par la présence très marquée d'une trompette. Le public ne résiste pas longtemps et danse avec eux. Ma plus jolie découverte de la soirée, personnellement.
Un petit tour par la Green Room Heineken. Hop-hop-hop ça sent fort la fumée, il y a un monde fou, je ne m'attarde pas longtemps. Une foule ravie est massée sous les épais rideaux verts et danse sous les lasers verts eux aussi. Je ne rentre pas dans la transe, le temps de quelques clichés et je pars écouter Spank Rock, hall 4.
Spank Rock
Duo hip-hop qui m'était jusque là inconnu (oui, je sais, tu as le droit de t'exclamer "mais sur quelle planète tu vis, toi?"). Je suis saisie par l'énergie qui se dégage du live. Jouant beaucoup sur la mise en scène et laissant une large place à des nappes électro ou rock, la musique du groupe fait remuer vivement la salle dès les premiers titres.
Ca danse de partout.
Un peu fou.
C'est sur ces tempos endiablés que je file me coucher, retour vers les navettes relativement calmes. Apaisement.
Rideau sur une journée d'une rare intensité.
GRAND Merci à William S.
Pour info rappelle toi je t'invitais à me rejoindre là bas ici...