Espace Julien, 5 Décembre 2011.
2005 belle année.
Epoque qui parait déjà lointaine à l’échelle du rap US, plus tellement ghetto mais pas encore vendue à Guetta, où il y avait encore pléthore de tubes gorgés de soul comme le “Hate it or love it” de The Game.
Trois albums au succès plus mitigé plus tard le rappeur de Compton vient relever les compteurs dans un Espace Julien plein à craquer et chaud bouillant.
Si on fait abstraction de la chaleur épouvantable et du son globalement médiocre (soundcheck à l’arrache je suppose), le début du concert est plutôt encourageant.
Le charisme, le flow rocailleux et la belle energie de Jayceon Taylor font bouger les têtes d’un public qui connaît ses punchlines par coeur.
Les club bangers que restent “How we do”, “Let’s ride”, “Put You On the Game” bien que tronqués passent bien, tout comme le plus introspectif “Dreams”.
Sur les morceaux récents, gros coup de coeur pour le dérangé “Martians vs Goblins” qui claque presque autant que sur disque, ses comparses présents sur scène n’égalant pas Tyler, The Creator et Lil Wayne pour autant.
Pas bien saisi bien l’interêt de venir avec autant de homies pour la plupart sans micro si ce n’est rouler des mécaniques et exhiber leurs pectoraux tatoués.
Après des hommages acclamés à 2Pac ou Biggie au son de leurs plus gros tubes, le show cède aux facilités habituelles des poids lourd du genre.
Et tourne au gros n’importe quoi quand il évoque le lubrique Nate Dogg disparu l’an passé : “Il m’a dit que les Françaises étaient chaudes, eh bien on va voir ça”.
Plusieurs dizaines de lycéennes envahissent ainsi la scène au son de salaceries à la Drake ou Nicki Minaj, suivies par tout autant de jeunes fans dont un prépubère assez risible s’accaparant le micro.
La sécurité un rien débordée manque de pêter un cable mais arrive à peu près à gérer ce caprice de star bien feignasse pour le coup.
Moment WTF qui aurait pu être sympathique s’il n’avait pas parasité le dernier quart temps d’un set torché en une heure douche comprise, laissant la salle se vider de mines déconfites.
Alors “Hate it or love it” ? Plutôt “Fuck it” au final.