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Ecologie et communication

Publié le 05 décembre 2011 par Smara

 

Ayant choisi de participer à la primaire des écologistes je me suis naturellement retrouvé sur la liste des coopérateurs destinataires de mails visant à nous convertir en membres actifs d'EELV. Il se trouve que suite à quelques cafouillages de diffusion chaque destinataire de ce fichier s'est trouvé non seulement en situation  d'écrire à tous les autres mais aussi de recevoir une copie des courriers adressés à l'émetteur initial. Ce dernier s'excusant des difficultés de la communication moderne je suggérai en retour, animé d'un esprit facétieux, de rappeler Nicolas Hulot qui a quelques compétences reconnues dans ce domaine. Les retours ne tardèrent pas à arriver, dont plusieurs qui témoignaient d'une imperméabilité totale à mon humour. A peu près comme si j'avais suggéré de recycler les barils de MOX en mur antibruit pour les HLM longeant les voies rapides. Plusieurs messages de retour m'indiquaient que j'étais au pire un traitre à la cause écologiste, au mieux un abruti intoxiqué par la télévision et juste bon à surconsommer  pour le plus grand bonheur desprédateurscapitalistes dont M. Hulot porte les couleurs. Soit. Il me semble que la première lucidité est d'assumer notre propre participation à cette logique de consommation qui a symbolisé pendant tant d'années le bien-être et la liberté que nous pouvions apporter à nos familles. Mes parents venaient de familles pauvres et leur dignité à été de travailler pour que leurs enfants rejoignent le niveau d'éducation et de confort matériel des classes moyennes de la société, et je n'ai pas de honte d'avoir suivi leur exemple. Au delà, j'ai pu approcher des gens riches qui n'avaient pas su construire leur estime de soi autrement qu'en s'appuyant sur leur fortune comme sur des béquilles dorées. Aujourd'hui le destin du monde est aux mains des ceux qui veulent le pouvoir et l'argent mais il me semble qu'il n'y a pas tant de monstres cyniques et beaucoup d'hommes et de femmes en quête maladroite de bonheur, de reconnaissance et d'amour. Pas si différents de nous finalement. Et quand on les désigne comme coupables  de vanité, d'ambition et d'avidité égoïste c'est un peu de moi-même que l'on désigne aussi. Alors non, je ne crois pas que la dénonciation, la culpabilisation et la moralisation soient le bon chemin pour permettre une prise de conscience collective des limites de notre modèle de développement. J'aimerais mieux que l'on me parle du monde plus doux, plus amical, plus joyeux aussi que le progrès technique pourrait nous permettre de construire si la finalité partagée était simplement d'assurer notre sécurité matérielle pour faire de l'espace à la vie sociale et spirituelle, à la nature et à la réconciliation avec nos corps asservis à nos désirs. J'aimerais mieux que l'on me donne la main pour me faire voir et écouter ceux qui construisent dans l'ombre des alternatives modestes mais vivantes. Il semble malheureusement que l'écologie politique soit d'abord de la politique, avec sa logique brutale de lutte pour la victoire et d'élimination des concurrents et que pas plus les utopistes du réel comme Pierre Rabhi ou les visionnaires comme Ignacy Sachs n'y aient leur place. Faut-il pour autant laisser cette place aux inquisiteurs et autres pourfendeurs d'hérétiques ? N'en doutons pas, ils trouveront toujours une audience à leur goût.


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