Le Seigneur des Anneaux : La Guerre du Nord est apparu le mois où les grosses licences sont sorties, telles que Modern Warfare 3, Skyrim ou encore Batman Arkham City. Dur alors de se faire une place parmi eux avec un énième jeu sur la célèbre trilogie de Tolkien. Mais Warner Bros. Interactive Entertainment et Snowblind Studios en ont décidé autrement, et c’est cette fois-ci un jeu s’inspirant un peu plus des livres, avec des endroits non explorés par les personnages du film, qui vient de sortir. Le Seigneur des Anneaux : La Guerre du Nord survivra-t-il à cette bataille ?
Agandaûr, votre principal ennemi dans le Nord
Nombreux ont été les jeux sur la trilogie cinématographique du Seigneur des Anneaux : toujours les mêmes objectifs, les mêmes personnages et les mêmes lieux. Certains étaient très bons mais l’on tournait vite en boucle. Enfin, un beau jour, quelqu’un a trouvé bonne l’idée de changer de direction et d’explorer des contrées ignorées par les films et les jeux. Déjà, vous commencez par choisir un des trois personnages proposés : Eradan le ranger, Farin le nain et Andriel l’elfe, fan du Seigneur des Anneaux que vous êtes vous vous rendez compte qu’ils n’apparaissent dans aucun des tomes de Tolkien et dans aucun film. Chacun possède évidemment ses propres compétences et facultés mais nous en reparlerons plus tard. Vous débutez donc l’aventure dans un endroit cette fois-ci bien connu : l’auberge du Poney Fringuant, et vous y retrouvez un certain Aragorn. Celui-ci vous explique que ça ne va plus du tout en Terre du Milieu et qu’il va falloir combattre les forces dirigées par Agandaûr qui ont pour but de détruire les villes du Nord y compris Fondcombe, Rhovanion et l’Eriador. Et c’est accompagné des deux autres personnages non choisis que vous vous y rendrez. Ainsi commence la Guerre du Nord.
Encore un troll ? facile !
Vous allez devoir affronter des hordes et des hordes d’ennemis. Les combats sont basés sur le système de hack’n slash. Vous découvrez vite que vos deux compagnons seront d’une aide précieuse contre orques, gobelins et autres créatures du Mal. Bien que les combats ne soient pas des plus difficiles, vous vous retrouverez un moment ou un autre un genou à terre, sans force. C’est alors qu’un de vos amis sera là et tentera de vous réanimer, oui tentera, car difficile de se concentrer lorsque trois orques sont sur votre dos. Cela reste rare donc de voir afficher à l’écran le message « Vous êtes mort » excepté si les trois héros sont à terre et sont dans l’incapacité de se battre. Vous n’aurez pas non plus énormément besoin de potions de vie, l’elfe Andriel lancera souvent un sort Sanctuaire, construisant une bulle où vous pourrez vous réfugier pour augmenter petit à petit vos points de vie, et ainsi, vous protéger des attaques à distances (flèches, sorts…). Les combats ne sont pas des plus épiques et la liste des ennemis n’est pas très variée. On peut voir quand même apparaître des gobelins qui explosent lorsque l’on est un peu trop près ou alors, des orques capables de lancer des sorts, du jamais vu. Par contre, vous rencontrerez tellement de trolls qu’au bout d’un moment, vous les abattrez en deux temps trois mouvements, l’habitude quoi. Vous finirez souvent le travail de vos compagnons qui auront du mal à achever certains ennemis. Les coups fatals sont mis au ralenti (tellement classe tout ce sang et ces membres coupés) et vous offrent quelques points d’expérience. Bref, enchaînez les coups et grosses attaques jusqu’à ce qu’un triangle orange apparaisse au dessus de votre ennemi signalant votre chance d’effectuer votre coup critique. Comme dans tous jeux de type RPG, l’expérience accumulée par ces coups vous permettra d’améliorer vos compétences. Chaque personnage est spécialisé dans le maniement de certaines armes et possède ses propres compétences.
Améliorer armes et armure pour plus d'efficacité !
Commençons par le rôdeur Eradan, il peut manier les épées à deux mains, porter un bouclier et une épée à une main, une épée dans chaque main ou encore tirer à l’arc ou à l’arbalète. Parmi sa liste de compétence, Eradan pourra améliorer les dégâts fait lorsqu’il tire à l’arc ou lorsque qu’il possède une épée dans chaque main. Enfin, il pourra devenir invisible pour attaquer ses ennemis par surprise. Farin le nain, pourra manier deux haches et subir plus de dégâts que les autres grâce à sa grande résistance, il peut même étourdir les ennemis avec son cri de guerre ! L’elfe Andriel quant à elle effectue le plus souvent des attaques à distances avec ses sorts dévastateurs. Elle peut aussi, comme dit plus haut, construire un dôme où vous pourrez vous régénérer. Engrangez des points de compétences en augmentant d’un niveau et amplifiez vos capacités spéciales, votre résistance, votre force, votre dextérité et votre volonté. Améliorez ces points en choisissant bien vos armes et les éléments de votre armure ramassés ou achetés au long de votre quête. N’oubliez pas de donner ce qui ne vous sera d’aucune utilité au compagnon pouvant y trouver un bénéfice. Les compétences de nos héros peuvent servir à varier un minimum le gameplay même si cela n’est pas suffisant. Vous avez la possibilité de changer de personnage entre chaque mission. Si tout cela ne suffit pas à abattre le bestiaire de Sauron, vous pourrez toujours appeler Beleram, le grand aigle, qui a la possibilité d’infliger de gros dégâts aux ennemis les plus redoutables et de détruire des infrastructures. Vous pourrez l’appeler grâce aux plumes que vous stockerez dans votre inventaire (elles restent rares, utilisez les lorsque vous en avez vraiment besoin).
Frodon ! (non les acteurs n'ont pas été scannés)
Pour ceux qui se souviennent, il est question d’un Grand Aigle dans les livres de Tolkien et nous pouvons en voir brièvement dans la trilogie cinématographique. Il y a bien sûr d’autres personnages apparaissant dans les livres qui croisent la route de nos personnages. Vous rencontrerez donc Aragorn au tout début, à Fornost vous combattrez aux côtés des fils d’Elrond, à Fondcombe vous rencontrerez Elrond lui-même, Legolas, Gimli et son père Gloïn, Arwen, Bilbon et enfin Frodon Sacquet. Ces personnages ainsi que certains plus secondaires pourront vous confier des quêtes que vous aurez la possibilité d’accepter ou non : cueillir des plantes, finir un poème, transmettre un message… Les dialogues n’influent pas sur la quête principale et ne sont là que pour but informatif. Les voix des personnages sont assez bonnes, certaines ressemblent (ou sont-elles carrément les mêmes ?) aux voix du film. Concernant les lieux, vous traverserez des contrées inconnues comme Fornost ou les Landes d’Etten mais vous retrouverez des endroits plus familiers tels que Fondcombes, Osgiliath ou Bree avec les personnages les caractérisant.
Le cercle de protection d'Andriel
Les décors restent beaux malgré un graphisme pas très avancé comparé à d’autres titres sortis ce mois-ci. Le fond sonore est un peu occulté par le bruit des combats et est presque inexistant. Dommage, car pour une fois la musique n’était pas reprise des films (dont la BO est composée par Howard Shore), vous n’y retrouverez pas les thèmes connus de la trilogie. Mais on avait l’occasion là de découvrir d’autres musiques inspirés de l’univers de Tolkien (composées cette fois-ci par Inon Zur) mais dur de l’entendre à certains moments. De même pour les dialogues entre les trois compagnons, on dirait que quelqu’un baisse le son de la télé (ou du PC) à chaque fin de phrase, rageant quand on ne veut pas s’embarrasser à lire les sous titres. Au contraire pendant les combats ils hurlent leur cris de guerre à tout bout de champ (normal, me direz vous, c’est la guerre) sauf qu’ils ont tendance à répéter les mêmes phrases, et quand un jeu est basé généralement sur les combats…ca fait beaucoup de « vous aller voir ce qu’est un ranger des Dunedain ! ». Bon à part ça, les autres points négatifs résident dans des combats moins intensifs que l’on ne l’espérait, une IA pas bien intelligente, une caméra qui se retrouve dans un rocher lors d’un combat (pas facile de voir son avatar dans ce cas là), les animations faciales lors des dialogues qui ne sont pas terribles et on note des bugs où certains ennemis et même personnages principaux restent coincés dans le décor bêtement.
La coop c'est quand même plus sympa !
Pour contrecarrer l’IA des héros, il ne vous reste qu’une seule solution : la coop ! En ligne avec deux autres personnes ou sur le même écran (scindé) avec une seule personne, unissez-vous pour combattre l’armée d’Agandaûr, le sbire de Sauron. Préférez la coop en ligne car avec la coop locale, l’écran scindé vous laisse juste le temps de voir l’action autour de vous, ce qui peut se révéler fatal. N’oubliez surtout pas de réanimer vos amis en difficulté sinon vous allez vite devoir recommencer au dernier point de sauvegarde (qui elle, est automatique). C’est là que vous vous rendrez compte, que finalement, l’IA des deux autres personnages principaux n’est pas si handicapante car ils tentent au maximum de vous réanimer. Vos amis, quant à eux emportés dans la bataille, ne verront pas forcément que vous êtes en difficulté et c’est un nombre incalculable de fois que vous allez recommencer la scène. Ce qui est intéressant aussi dans le mode coop est de comparer les statistiques à chaque fin de mission : nombre de coups critiques, de membres sectionnés, d’ennemis tués, de dégâts infligés…une sorte de compétition à la Legolas-Gimli en fait.
Le Seigneur des Anneaux : La Guerre du Nord est l’un des meilleurs jeux sur la trilogie de Tolkien auquel j’ai pu jouer, certes les combats deviennent lassant au bout d’un moment en solo (la coop y remédie) mais le titre nous emmène dans des régions non exploitées et seulement connues des lecteurs, bref il renouvelle la franchise des jeux inspirés du Seigneur des Anneaux. Il ravira les fans de hack’n slash et bien évidemment ceux de la trilogie. Les graphismes et la diversité de gameplay auraient pu être mieux exploités car avec le déluge de titres très bien réalisés, sortis au mois de novembre, le Seigneur des Anneaux : La Guerre du Nord aura quand même un peu de mal à se faire une place.
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