D’après un sondage de TNS Sofresc’est la proportion de Français favorables à ce que les Etats membres s’occupent avant tout de la situation dans leur pays plutôt que de faire preuve de davantage de solidarité entre eux. A contrario, 40% souhaitent voir d’abord se développer la solidarité. Enfin, 19% n’ont pas d’opinion sur ce sujet.
Ce résultat fait surtout ressortir un important clivage entre les plus de 35 ans et les plus jeunes. Ceux qui ont vu s’agrandir l’Union Européenne en nombre de pays et en poids politique et diplomatique semblent plus favorables à l’entraide entre les différents pays (45% contre 38% souhaitant que les pays s’occupent avant tout de leur situation), alors que les plus jeunes, probablement plus prudents vis-à-vis de la construction européenne, plus marqués aussi par le rejet de la constitution européenne en 2005 et probablement plus inquiets de l’endettement des pays membres, sont les plus tentés par l’indépendance des états (50% contre 27%).
Difficile pour autant de déterminer s’il s’agit d’une volonté de repli sur soi et une forme de rejet du fédéralisme européen ou plus simplement un désir de respect de la souveraineté des états-membres. Mais une chose est sûre, pour se faire accepter à l’avenir, l’Europe devra certainement plus se légitimer auprès des plus jeunes, ceux qui n’ont qu’à peine connu le bloc soviétique et l’affrontement est-ouest jusqu’en 1989.