Inde du Sud, Australie et quartier de Londres. Trois coins du monde, et trois antipodes de la culture musicale assemblés en une seule et unique musique. En des instruments et une voix, en Susheela Raman. Rien de mieux pour nous offrir un genre singulier, tout nouveau et à découvrir.
Une anglo-indienne qui en plus d’épicer ses notes en soul et pop, garde bien intact le timbre d’une musique indienne et traditionnelle. Quoi de plus normal quand on sent d’ores et déjà dès les premières notes de Mamavatu, qu’il y a là une forme particulière d’harmonisation des sons qui s’échappent des instruments et même de sa voix. Une voix à la puissance sereine et sage qui contribue à la renaissance de notre intérieur aux tumultes des cultures offertes. D’ailleurs elle-même est cet assemblage de cultures. Elle avait atterri dès son plus jeune âge en Australie où sa mère lui avait apprise les fondements même des sons carnatiques qui ne sont autre que ceux de la musique traditionnelle indienne. Plus tard, adolescente toute perdue dans les quartiers de Londres, elle se rebellera et se déversera vers un autre genre de musique : rock, funk et même le blues. Et cela ne serait que quelques années après, consciente de ce qu’elle veut offrir en musique, qu’elle reviendra en sa terre d’enfance pour renouer avec la musique classique indienne.
C’est dire, que de pouvoir offrir une musique aussi diversifiée et unique, il y a eu du travail et de la volonté derrière. Le morceau Mamavatu extrait de son tout premier album, Salt Rain en est la preuve concrète.
Quelques albums après, plus précisément au troisième album nous vient une performance qui vaut tous les détours possibles. Cette fois-ci, Susheela Raman s’allie un peu plus au style occidental en n’oubliant pas pour autant ses sonorités tamoules. Lovant le tout avec la chaleur et la délicatesse de sa voix. Pas de quoi hypnotiser il est vrai, mais assez pour apaiser les mœurs, voire même comme on le dit si souvent, les adoucir. What Silence Said vous offre un moment de relaxation et de répit. A savourer.
Dès lors, en découvrant cette artiste, qui a encore tout à offrir, on pourra se permettre de dire que « musiques du monde » est un terme porteur de sens et à ne pas décerner au premier venu. Un terme que Susheela Raman valorise et lui donne tout ce qu’il a à offrir en métissage culturel. Des musiques qui empiètent sur les frontières et s’entrelacent, un peu comme on aurait voulu que les peuples fassent. En attendant des jours meilleurs, ce genre de métissage s’en occupe parfaitement.
à 19ans, Soufiane se veut être un artiste-schyzo-poète à plein temps. En plus d'être rédacteur ici, à Lcassetta.com, il est aussi rédacteur en chef d'Artisthick.ma. Passionné de proses, de cinéma et de musique, il se nourrit essentiellement de tout ce qui a trait au beau et au profond.