Ironies

Publié le 03 septembre 2007 par Gregory71

L’ironie est devenu un mot d’ordre dans le champ de l’art contemporain.

L’humour ironique apparaissait comme le meilleur moyen de désarçonner la pesanteur de l’esprit de sérieux.Prenant exemple sur les présocratiques, Nietzsche, Duchamp et Warhol, certains artistes usent de l’ironie comme d’une arme pour débusquer ceux se prenant au sérieux suspects de quelque romantisme. Mais comme dans beaucoup de cas, ce qui était auparavant un élément de perturbation, est devenu au fil du temps un lieu commun, un mot d’ordre, un pouvoir.

S’essayant à l’absence d’ironie, parce qu’il faut bien une pluralité de voix et de tonalités, restant dans le premier degré dans le simple objectif de s’exposer aux coups, on est tout de suite critiqué comme un élément étranger. Il faut être ironique. Et cette attitude grégaire, sans le génie de nos prédecesseurs, parfois parsemé de bons mots, est simplement une façon de se protéger, de n’exposer ni ses idées, ni ses travaux. En effet avec l’ironie, votre interlocuteur n’a aucune prise, à peine discutée l’idée s’évanouie, rien ne tient, vacuité et néant du monde certes, mais sans l’humour simplement le mécanisme bien rôdé de la socialisation artistique et de l’entendu. Paroles vaines, autant se taire.

Ce n’est pas même du nihilisme, phénomène courant en occident, car c’est bien d’un moyen de protection dont il s’agit. Rien ne peut s’adresser à l’ironie. Avec elle on ne discute pas, on n’échange pas, on est face à soi-même. Mais que protège-t-on alors par une telle ironie? Que tente-t-on de sauvegarder? N’est-il pas là finalement l’esprit de sérieux et ne faut-il pas avoir l’humour de la naïveté enfantine à dire et à montrer sans parer d’avance les critiques? Simplement donner ce qu’on peut. A une époque où l’ironie est généralisée, où chacun l’utilise, les mass medias comme les “élites”, ne faut-il pas la suspendre et partir le coeur léger? Eviter les postures et les métadiscours qui neutralisent d’avance ce qui peut advenir.