Les Intouchables et leurs 10 millions de spectateurs ont ainsi choisi d’opposer un homme extrêmement riche habitant le centre ville à un homme jeune et pauvre venant de banlieue. Le rire s’insinue alors dans le fossé culturel qui sépare ces deux hommes. Ce duo efficace esquive le reste du casting car les autres personnages se fondent dans la tapisserie.
Idem pour Mon pire cauchemar d’Anne Fonaine où une organisatrice d’expositions (Isabelle Huppert) est contrainte de côtoyer un prolétaire (Bruno Poolvorde) particulièrement borné. Tout se joue au niveau des clichés avec des riches snobs et des pauvres crétins, la classe moyenne étant ici à nouveau quasi invisible. Qu’on se rappelle également l’argument de Tout ce qui brille où deux frangines découvraient que le comble du chic pour les bourgeois consistait à mettre du jus de citron dans les pâtes.
Rien ne semble avoir changé depuis l’affrontement entre les familles Le Quesnoy et Groseille de La Vie est un long fleuve tranquille de Etienne Chatilliez. C’est finalement au petit écran que la classe moyenne a trouvé confortablement sa place. Dans Fais pas ci, fais pas ça, la série diffusée sur France 2, les familles sont gentiment farfelues.