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Facebook et la logique de la propriété privée

Publié le 18 septembre 2007 par Gregory71

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Vous avez sans doute remarqué que toutes les pages de Facebook sont sous copyrigth. On peut s’interroger sur le statut des médias hébergés sur ce site. On sait combien les industries ont été déstabilisées par le caractère “immatériel”, fluide et reproductible des données numériques. Il se pourrait bien que la réponse à ce trouble consiste à homogénéiser la propriété, à insister sur cette question et à faire en sorte que les internautes deviennent les fournisseurs de médias qui en échangent d’un hébergement cèdent leurs droits sur les médias. Car à qui appartient mes photos, mes sons, mes vidéos une fois hébergés sur ce site? Que veut dire alors “être hébergé”? De quelle hospitalité cet hébergement est-il redevable?

On peut radicaliser cette question en se demandant ce qui adviendra quand, ayant déposé ma vie durant des médias sur des sites Internet, je mourrais. Ces données seront les traces subsistantes de mon existence. Appartiendront-elles à mes descendants? Resterons-t-elle la propriété des entreprises qui les hébergent? Bref qui pourra revendiquer, et de quels droits, toute cette mémoire? N’est-ce pas là un phénomène de privatisation de nos existences sur une échelle jusqu’alors inconnue? Et si jour après jour nous renseignons ces sites, nous fournissons des données, dévorateurs que chacun d’entre nous est de médias, nous ne pensons pas encore que ceux-ci nous survivront et changeront ainsi de statut. Il y a comme une appropriation de ceux qui ont été, car quand je dépose un média n’y-a-t-il pas en arrière-plan quelque chose de ma finitude, de la conscience que ce moment inscrit sur des données fuit déjà, et qu’en le déposant, en le rendant ainsi accessible j’accède dans la répétition à cette fuite?

Il y a encore à remarquer dans Facebook un autre modèle intéressant. Celui de la vie privée: “Privacy” qu’on peut régler en rendant accessible ou pas certaines modifications des données: profil, recherche, feeds, message et requête, applications. La vie privée devient alors ce que je décide de rendre accessible et à qui: ceux que je connais, les inconnus, personne. Elle devient principalement structurée par le langage.


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