Maxan, réouverture réussie rue Quentin Bauchart, 75008 Paris

Publié le 05 décembre 2011 par Chrisos

Maxan, restaurant français
3 rue Quentin Bauchart, 75008 Paris.
Tél. : 01 40 70 04 78. Site Web.

En quelques mots

Une équipe déjà éprouvée déménage et s’installe dans un autre quartier du 75008. Une très bonne adresse pour des amateurs de cuisine bourgeoise contemporaine. Service++. Prix en ligne avec la qualité et le quartier.

On garde les mêmes et on déménage

J’ai déjeuné pour la première fois chez Maxan en 2007, à leur ancienne adresse, rue Miromesnil (pas loin du métro éponyme et près de l’Atelier Guy Martin). J’avais bien aimé l’adresse et j’y suis retourné quelques fois au déjeuner. La dernière fois était en 2010, avec J-C. Je passe souvent devant et avais vite remarqué, en septembre le changement d’enseigne (ça s’appelle maintenant Mimosa et la chef s’appelle Stéphanie Pécoul, passée chez Gérard Besson). Ayant prévenu mon ami A du changement, il s’est renseigné et a appris que Maxan avait déménagé de l’autre côté des Champs, rue Quentin-Bauchart à la place du Youmna’s (libanais, testé en 2008).

À la recherche d’une bonne nouvelle adresse pour déjeuner dans le quartier (mardi 29 novembre), nous décidons de voir comment les choses se passent dans les nouveaux lieux.

Revue de presse balbutiante

Emmanuel Rubin lui a décerné deux cœurs dans le FigaroScope du 29 novembre. Le changement d’adresse a été signalé sur RestoàParis.com, par Gault et Millau (filiale de LaFourchette, behhhhh).

Lifting réussi

La nouvelle adresse est située dans le huitième arrondissement plus chic, plus commerçant, plus shopping et aussi plus bling-bling qu’auparavant (le Fouquet’s, le Barrière, le George V, le Prince de Galles… sont à quelques minutes). Avec un peu de chance, on peut même garer sa voiture (de jour) en quelques passages rue Quentin-Bauchart.

J’entre en même temps qu’A (retrouvé à l’horodateur) et nous sommes tout de suite très bien accueillis. Pendant qu’A discute avec le responsable de salle (ils se connaissent bien), j’en profite pour aller rejoindre et saluer L, déjà installée, admirable de ponctualité et en forme. Elle nous a apporté  des gâteaux/biscuits de Noël de chez Benoît Maeder (approuvés par A qui voulait dormir avec le paquet!).

Si l’adresse et la décoration ont changé, en mieux, l’équipe (déjà de bon niveau) est toujours là. La salle du rez-de-chaussée est plus grande, plus claire et plus dégagée (au sous-sol, les toilettes et une salle privatisable). Du gris, un peu de sombre (comme déjà rue Miromesnil) et des jeux de miroirs convexes, et une petite touche de couleur avec une rose sur chaque table. Classique-contemporain-chic. La salle est toujours dirigée par Serge, la cuisine par Laurent.

Ouvert début quelques semaines, le Maxan nouvelle version commence à se faire des habitués (et a probablement récupéré une partie des fidèles de Miromesnil, où c’était plein chaque fois que je passais devant à l’heure du déjeuner), mais la salle n’était pas pleine (je pense qu’elle sera pleine aux déjeuners dès début 2012). Clientèle plutôt business executive, 40-50 ans. Le service était aux petits soins pour toutes les tables.

Carte et formule

Au déjeuner, formules à 32 (entrée et plat) ou 40€ (entrée, plat et dessert). Trois choix d’entrées et de plats ce jour-ci. Feuilleté d’escargots de Bourgogne, artichaut poivrade et jus de persil ; terrine de canard du Maxan, salade de navets ou soupe de moules et coques décortiquées maison, fondue de poireaux parfumée au safran pour commencer. Pour le plat : joue de boeuf braisée à la Syrah, carottes glacées, le plat du jour ou la saucisse de Capdenac cuite en trois temps, grosses frites maison et salade. Le dessert étant à choisir à la carte (8-12€/persone).

À la carte, les propositions changent aussi en fonction de la saison et des produits. Les prix sont moins doux qu’au menu, forcément, mais il y a plus de choix et c’est plus copieux. Six entrées de 14 à 25€, avec des jolies compositions de saison, comme le bouillon de châtaigne et poule faisane (16€), ou le carpaccio de Saint Jacques (18€). Six choix pour le plat également (28-38€) ; que de très bons produits et des morceaux de premier choix : sole, coquilles St Jacques, côte de veau, carré d’agneau, filet de boeuf, et et une tourte de lièvre au foie gras de canard.

Dans l’ensemble, des propositions réalisées à partir de produits de qualité, préparés comme il faut avec juste ce qu’il faut d’originalité. Pas d’esbrouffe ni d’utilisation dogmatique de produits « nouveaux » pour épater le Bobo Gogo. Ici, la ligne c’est plutôt le classique bien réinterprété.

Chateldon et Marcillac

Une Chateldon pour ne pas mourir de soif. Au départ pas très chaud pour prendre du vin, Serge, le directeur de salle et sommelier a su trouvé les mots juste pour me convaincre et me laisser succomber à du vin rouge de Marcillac (domaine Laurens, vendanges manuelles, 2009, d’un très bon rapport qualité prix d’après mon souvenir). Son argument de choc : très peu sulfites il ne fait ni mal à la tête, ni ne donne envie de dormir après le repas.À moitié sceptique (on m’a déjà tenu ce discours, en vain, et le vin de Marcillac, je le trouve très bon en Aveyron, mais moins favorable à Paris), et curieux (je connais déjà le Domaine Laurens et garde un bon souvenir de leurs vins, dont j’achetais, à une époque révolue, tous les ans quelques caisses au salon des vignerons indépendants), je tente. Au bout de quelques minutes en carafe, il est prêt.

Il est bon et se mariera très bien avec mon entrée et mon plat… Et en effet, je n’ai pas ressenti la gêne qui survient souvent après un déjeuner accompagné de quelques verres de vin.

En guise d’apéritif, quelques olives et de petits sablés salés au parmesan.

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Entrées : swap moules/bar

Carpaccio de bar (entrée du jour), pour A, moules poireaux safran pour L et terrine de canard+navets pour moi. Après quelques cuillerées, L n’est pas emballée par ses moules au safran, qu’elle trouve salées. Je goûte, les trouve iodées mais OK. Alain les goûte à son tour, fait goûter son entrée à L qui semble conquise et propose très élégamment d’échanger son beau et très bon carpaccio de bar avec la soupe de moules (quel finesse, quel Gentleman cet A!). Le carpaccio est, effectivement, remarquable!

Quant à moi, mon entrée est bonne et agréable, l’alliance terrine de canard et navets + gelée de vin fonctionne très bien. La gelée et la salade de navets finement tranchés apporte une belle fraicheur à la terrine riche et goûteuse.

Cela commence bien!

Plats : bar, joue et saucisse

Poisson du jour (filet de bar aux lentilles) pour L, Joue de boeuf pour A et saucisse de Capdenac (en Aveyron) pour moi.

Poisson cuit comme il faut. Les lentilles me paraissaient un peu une hérésie au départ, plus habitué à les voir avec de la viande (et plutôt du porc), que du poisson. À l’arrivée, l’accord est malin et réussi.

La joue de boeuf est bien parfumée au vin. La sauce, épaisse mais pas trop, mouille les fibres de joue et l’on évite le côté souvent un peu trop sec de ce genre de morceau. Les petites carottes ne sont pas mal du tout.

Il ne reste plus grand chose du Youmna’s, sauf peut-être l’appareil à fritures. Mes frites, visuellement un peu pâles, sont, en fait, quasiment parfaitement cuites. Extérieur croustillant, intérieur bien cuit, tendre et fondant. La saucisse est plutôt légère (grâce à la cuisson en trois temps) et très bonne. Un plat simple, tellement bien fait qu’il en devient extra!

Desserts

Notre spécialiste du sucré et de la pâtisserie (L) reprend des couleurs (cela se passait plutôt bien jusqu’à présent), mais l’idée de passer aux desserts semble lui donner une énergie nouvelle. L me « double » sur la mangue, passion, noix de coco façon île flottante. A ayant choisi l’orange givrée, mirliton au grand Marnier meringué, je me décide pour le Montblanc.

Le choix de L est en effet excellent. Léger, fruité et un bel effet de textures grâce à l’emploi de coco cuit dans le sucre et dispersé dans le blanc monté en neige. L’orange givrée (floue sur ma photo) est également un beau et bon dessert frais. Quant à mon Montblanc, il est tout à fait honorable, mais je trouve qu’il n’a pas la fraicheur et la légèreté des deux autres desserts (avec de la crème de marron, ce n’est jamais évident).

Pour accompagner le café d’A, truffes au chocolat, et un classique de la maison, tuiles légères et guimauves.

Budget

Avec une bouteille d’eau, deux verres de vin, et l’équivalent de trois formules du jour (entrée+plat+dessert) à 40€, nous devions être à une bonne cinquantaine d’euros par personne. Ce qui est tout à fait honnête pour un repas de cette qualité dans ce quartier. J’ai déjeuné pour une cinquantaine d’euros et environ les mêmes prestations (entrée+plat+dessert+vin) à l’Abordage il n’y a pas si longtemps ; et je peux vous dire que si la qualité de l’assiette est bonne, le confort et le service sont plusieurs crans en dessous de Maxan.

Après nous être « disputés » pour décider qui paie, les compteurs ont été remis à zéro, avec la balle au centre, puisque notre déjeuner nous a été offerts par les restaurateurs (avec un gentil mot très touchant, essentiellement destiné à Alain)! Merci beaucoup!

Bilan

J’ai passé un très bon déjeuner, grâce à ce que j’ai mangé, au service chaleureux, et bien sur,  à la très bonne compagnie.

Nous avons été invités, c’est vrai. Cela peut biaiser mon jugement. Cependant, j’avais déjà exprimé le bien que je pensais sur cette équipe et son travail dans son ancienne adresse (en 2007, un « bien », nuancé d’un « pas mal« , essentiellement à cause des tarifs à la carte, pourtant en ligne avec les normes du quartier). Je maintiens mon « Bien » sans aucun problème. De prochaines visites en conditions complètement « normales » (si cela est possible, Serge ayant visiblement une bonne mémoire, puisqu’il se souvenait de mon article de 2007), permettront de confirmer ces bonnes impressions, même si le Maxan nouvelle version est un peu plus loin de mon bureau qu’avant…

Le même déjeuner vu par : Alain sur LesRestos.com.

Rédigé par chrisos