L’intitulé de l’exposition ne pourrait être plus suggestif : Beauté, morale et volupté dans l’Angleterre d’Oscar Wilde, ouverte aux voyageurs de passage à Paris jusqu’au 15 Janvier 2012. L’exposition est visible dans le magnifique musée qu’est le Musée D’Orsay. Avec son énorme montre qui domine cet espace d’exposition, provenant de la gare d’un temps, il est possible d’admirer des peintures délicates, des objets de décoration, et des meubles dessinés par des artistes anglais dans les cinq derniers siècles.
Les commissaires de l’exposition prétendent offrir une vision alternative du savoir-faire artistique de l’époque victorienne. Face au conformisme accommodant de la bourgeoisie, et de l’élite aristocratique, un groupe d’artistes anticonformiste avec la société en place de cette ´poque, présente un version alternative de la réalité. Dans un premier moment, ce sont les artistes mêmes qui se définissent comme esthètes qui réagissent contre les postulats académiques. Ce courant voulait se détacher du matérialisme de l’époque en question avec le slogan « l’art pour l’art ». De leur côté, les poètes s’efforçaient à maintenir « purs », dans un plan presque spirituel, détachés des conditionnements de la vie quotidienne.
Des peintres comme Thomas Armstrong (représenté avec son œuvre Champs d’Haine), ou le dessinateur Edward William Godwin sont les exposants les plus importants du Mouvement Esthétiques auquel s’est par la suite unie la dénommée Confrérie préraphaélite, dans laquelle militait des peintres de l’envergure de Dante Gariel Rossetti, Edward Burne-Jones ou encore William Morris. Ce dernier eut un rôle important aussi bien dans le dessin de mobilier que dans la décoration d’intérieur, et dans l’illustration de livres, en passant aussi par une intéressante parenthèse comme architecte. Porte-drapeau du mouvement Arts ans Crafts, il prétendait dépouiller les bigarrés intérieur victorien de babioles de tout types, et dignifier l’artisanat traditionnel. Des mains de ces créateurs sont sorties les éditions aujourd’hui codifiées pour les bibliophiles. Des meubles ronds réalisés en bois, des lampes, des sculptures, et bien évidemment une ample œuvre pictural dans laquelle sont représentés de magnifiques dames vêtues d’habits couteux exprimant une attitude de langoureuse mélancolie
Cette ambitieuse exposition du Musée d’ Orsay prétend retracer les contradictions d’une époque intéressante dans laquelle vivait une population prude, et extrêmement conservatrice avec des artistes affichant une nouvelle vision du monde, celle qui exaltait l’individualité, et la beauté au-dessus de quelconque imposition communautaire. L’exposition sort du Victoria and Albert Museum de Londres pour arriver à Paris. Une fois, finie, elle se transférera Fine Arts Museum de San Francisco, ou il restera du 18 Février au 17 Juin 2012. Pour de plus amples informations :http://www.musee-orsay.fr