Images 3D, jeux vidéo, immersions cinématographiques: l’événement Le Futur du cinéma?, présenté dans le cadre du Festival du nouveau cinéma en collaboration avec la Société des arts technologiques (SAT), invite le public à s’interroger sur l’avenir du septième art.
«Le point de départ est de requestionner les nouvelles technologies à l’intérieur même du cinéma», explique Nicolas Rousseau, programmateur de ce volet axé sur les nouveaux médias. L’exposition Voyages fantastiques pose les jalons d’une réflexion amenée d’abord de manière «très naïve et ouverte», puis approfondie à l’occasion d’une série de quatre conférences.
Tous les jours, de midi à minuit, jusqu’au 20 octobre, cette exposition offre aux visiteurs une déambulation à travers une série d’installations qui explorent les possibilités du cinéma de demain.
Dans une boîte blanche où s’engouffre le visiteur, le Japonais Masaki Fujihata déjoue les perceptions du spectateur en projetant les images captées en temps réel par sa caméra panoramique, auxquelles il fait subir des déformations ou des intrusions de séquences préenregistrées.
«C’est une mise en abyme du spectateur, commente M. Rousseau. On ne sait plus où on est, c’est très ludique.»
L’écran hémisphérique de Luc Courchesne, Panoscope 360 °, propose un autre genre d’expérience immersive tandis que le Cyclorama projette en boucle 70 minutes de vidéos créées sur mesure pour cet écran panoramique.
Au sous-sol de la SAT, l’Office national du film (ONF) présente une série d’animations 3D, dont Falling In Love de Munro Ferguson, conçues grâce au système SANDDE, une technologie de pointe développée par Imax, qui permet de dessiner dans l’espace, à main levée.
S’ensuivent les 13 recompositions de classiques du cinéma «au futur antérieur», selon les termes de son concepteur, Gregory Chatonsky. «On part chaque fois d’une séquence de film connue, qu’on transforme en la confrontant avec d’autres types d’images», a expliqué l’artiste français en montrant un exemple: des sous-titres du film Casablanca traduits en temps réel en images proposées par Flickr. «Ça crée une autre narration.»
Le public est aussi appelé à intervenir dans le film interactif Late Fragment, coproduit par le Canadian Film Centre et l’ONF, composé notamment de trois fins possibles, dix boucles et dix trous de lapin!
Ces installations renvoient aux thématiques d’un cycle de conférences-débats qui jalonneront cette manifestation en compagnie de chercheurs, de réalisateurs, de concepteurs et d’artistes. La première porte sur le futur de la salle de cinéma et les dispositifs immersifs (12 octobre), la deuxième aborde le retour de la 3D stéréoscopique (13 octobre), la quatrième se penche sur le cinéma et les nouvelles plateformes (19 octobre) alors que la dernière explore les liens entre le cinéma et les jeux vidéo (20 octobre).