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Montage et tournage dans la capture

Publié le 12 octobre 2007 par Gregory71

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Une présentation d’Abobe design à Paris d’un projet de caméra composée de 19 lentilles qui vient brouiller la limite entre le tournage et le montage.

La capture d’informations autre que la lumière permet de retravailler l’image dans son apparaître même et de passer de l’analyse à la compréhension de l’image. Cette technologie remet en cause tout le processus de production de l’image: quel est le moment où on saisit l’image et le moment où on la retravaille?

Ceci permet d’un peu mieux comprendre toutes les pratiques actuelles de remix sonores et visuelles qu’on a trop souvent pris pour un postmodernisme répétitif. Il s’agit en fait dans la culture populaire de la première touche de cet événement qui vient troubler les limites de la production de l’image et de l’extension du domaine de l’imaginaire qui n’est plus seulement production d’images mais agencement de celles-ci.

En fait, c’est toute la question de l’industrie culturelle et du cinéma qu’il faudrait reposer à l’aune de ce changement de paradygme. Le cinéma a produit une certaine façon de raconter les histoires et elle n’était sans rapport avec la technique utilisée: capter la lumière, la faire revenir, spectralité des histoires cinématographiques, vivre une histoire d’amour c’est la revivre, faire revenir la lumière. Le cinéma est nostalgique. Et aussi, la salle de cinéma comme suspension de l’espace, mise à blanc de l’espace, étrange paradoxe de ceux qui construisent des salles à travers le monde pour faire en sorte que l’espace n’existe plus et que les images revenantes puissent enfin être projetées.

Si ces modèles de captation photosensible et de diffusion spectralogique disparaîssent, si à présent la captation est une mise en mémoire d’informations permettant de recapter dans la salle de montage, de refaire un plan, un travelling, une mise au point, alors on peut s’interroger sur les histoires, les fictions, les narrations que ce dispositif verra apparaître. Bien sûr, il ne faut pas penser qu’une technique produit une certaine modalité narrative, comme ceux estimant un peu bêtement que l’impressionnisme est le résultat de l’industrialisation des tubes de peinture. Mais comment nier une interaction entre le contexte technique qui aussi le contexte de production et ce qui apparaît d’un point de vue esthétique?


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