Antonio Galloni et la Bourgogne

Par Mauss

Antonio Galloni, un élément majeur du team "Parker" est en charge, depuis l'an dernier, de la Bourgogne qui s'ajoute ainsi à ses autres régions dédiées : Californie, Italie, Champagne.

Les lecteurs américains du WINE ADVOCATE l'avaient sérieusement questionné sur ses capacités à traiter l'Ouest américain, beaucoup d'entre eux oubliant qu'avec son nom italien, il a un passeport américain et qu'à la limite, il parle mieux l'américain que l'italien. Bref, on craignait que ses choix diversent sensiblement de ceux de Parker. Réponse simple : Antonio est totalement indépendant dans ses goûts, quand bien même il y a naturellement une approche commune de la définition du "grand vin", mais avec une sensibilité différente.

On connaît bien Antonio en Europe pour l'extrême qualité de sa revue du Piémont (une publication maintenant arrêtée, faisant double emploi avec ses rapports sur le Wine Advocate), et donc, quand on sut qu'il aurait la Bourgogne en charge, on l'attendait sereinement au virage, le Piémont étant si proche, par beaucoup d'aspects, de la Bourgogne.

Antonio Galloni (on se voit régulièrement lors de ses voyages en Europe) est venu déjà trois fois en Bourgogne cette année, y reste suffisamment de temps pour faire de longues visites-dégustations, et son français fait des progrès remarquables. Il songe même à y passer un ou deux mois l'été, tant cette région le fascine.

Venons en à ses commentaires sur les vins rouges 2008 et 2009 publiés dans le n° 194 du Wine Advocate. A notre dernier repas, il n'a pas manqué de bien me préciser sa politique de ne pas parler, de ne pas citer la multitude de vins qui ne passent pas le "cut" de 85/100. On ne s'étonnera donc pas de trouver une échelle de points allant seulement de 85 à 100.

61 domaines sont analysés en détail. Pour un premier rapport (sur les vins rouges uniquement), admettons que c'est quand même un chiffre conséquent, et à côté des critiques Meadows et Tanzer, qui restent les références américaines en la matière, il va vite trouver sa place.

La crainte, injusitfiée, qu'il appliquerait à ses analyses, des critères parkériens bordelais (un sujet qui mérite de sérieuses discussions), est simplement vaine. C'est un esprit indépendant et on rapprochera plus ses notes bourguignonnes de ses notes piémontaises pour éventuellement trouver une harmonie dans sa hiérarchie des préférences de style.

Si je prends mes domaines de "coeur" que sont Mugnier, Rousseau, Clos de Tart, Bonneau du Martray, DRC, Mortet, Taupenot-Merme et quelques autres, je constate une grande similitude avec ce que pense la critique française ou italienne.

On fait connaissance (dans mon cas) avec des noms inconnus jusqu'à ce jour comme les domaines Philippe Collotte, domaine des Croix, Feuillet-Chevannes, Forey Père et Fils, Benjamin Leroux, Philippe Pacalet. Je devrai les trouver dans le Bettane-Desseauve, probablement.

Comme pour Parker sur Bordeaux, il faut impérativement lire les commentaires particulièrement explicatifs.

Antonio Galloni, du temps de notre Wine Club à NYC

Oui, oui, il viendra vite sur Bordeaux, je vous le dis :-)