Magazine Cinéma
Un nouveau bijou du cinéma iranien, borderline de la clandestinité. L'histoire : Deux familles dans l'Iran d'aujourd'hui, deux mondes et entre eux, un fossé. Lorsque Simin quitte Nader dans l'optique de s'épargner à elle et à sa fille l'oppression quotidienne qui règne dans son pays, celui-ci engage une femme pour s'occuper de son père malade. C'est alors le choc des classes et des cultures, Razieh (l'aide soignante) issue d'un milieu nettement plus précaire et très portée sur la foi musulmane se retrouve coincée entre ses obligation religieuses et l'urgence de la misère. La réussite du film : On retrouve ici le talent du réalisateur de « A propos d'Elly », Asghar Farhadi : le réalisme et la beauté avec lesquels il dresse le portrait des iraniens en se glissant dans leur vies. En n'oubliant personne, ce n'est pas UNE vision qu'il nous offre ici mais au contraire une multitude de point de regard. Il y a dans ce film autant de point de vue qu'il n'y a de personnages. Comme toujours dans le cinéma Iranien, tout est dit dans la subtilité. Pas des critiques ouvertes, seulement une foule de petits détails qui en disent mille fois plus qu'une confrontation directe. En Iran, tout va bien n'est-ce pas ?... Un regard épuré sur une double séparation aujourd'hui, la perte des repères, le désespoir... Lorsqu'on à plus rien que nous reste t-il ? La nécessité de la survie, nous sépare parfois. Une bonne leçon sur la frontière qui inexistante entre le bien et le mal, entre le noir et le blanc. Tout cela porté par une performance d'actrices et d'acteurs bouleversante.