Je l'aime d'ailleurs beaucoup pour ce sourire, les actrices en usent certes souvent, à plus ou moins bon escient, mais elle, elle rit à gorge déployée, et sans la connaître personnellement, on se dit qu'elle doit aussi être comme cela avec ses proches...
Pourtant, j'ai choisi cette photo, plutôt sérieuse, presque studieuse, lèvres serrées, petites lunettes, cheveux sagement rangés sous un chapeau, tons de noir et de gris, un rien masculin... parce que Diane Keaton, c'est aussi la réflexion qui se cache derrière une certaine légèreté.
Je ne sais pas si ce sont ses lunettes, sa façon de parler, même lorsqu'elle confectionne des gâteaux de mariage, elle a encore l'air d'une intellectuelle! Et en mère soucieuse d'aider sa fille à trouver le bonheur, dans Because I said so, elle est très convaincante, comme toujours! (Mes filles nous trouvaient même des ressemblances dans notre "exubérance maternelle"!)
Féministe, indépendante, fantaisiste - au moins dans ses tenues vestimentaires-, elle voulait avant tout devenir chanteuse et a même joué dans Hair sur une scène de Broadway. Elle se dit peu sûre d'elle, même aujourd'hui...et le cache probablement derrière l'éclat de son sourire...
Pourtant ses succès cinématographiques ne se comptent plus depuis son Oscar, en 1977 avec Annie Hall : amusant lorsque l'on sait que Hall est son vrai patronyme. Woody Allen lui a donné quelques-uns de ses plus beaux rôles (Manhattan Murder Mystery, un de mes préférés). Woody Allen, avec qui elle a vécu une belle histoire... elle qui ne s'est jamais mariée, pour, déclare-t-elle, garder sa liberté, ne pas trop faire de compromis, mais aussi parce qu'elle avait toujours un peu peur des hommes, qu'elle pensait ne pas leur plaire... Quand on se rappelle qu'elle a été la compagne d'Al Pacino et de Warren Beatty, on imagine que beaucoup de femmes lui envieraient son manque d'assurance!
Souvenez-vous, dans Baby boom, quand le séduisant Sam Shepard veut l'embrasser, et qu'elle lui avoue, le dos appuyé au réfrigérateur grand ouvert, qu'effectivement, tous les hommes la rendent nerveuse, sauf lui..."
Quand la fiction rejoint la réalité...