Par C.M. avec A.G. et F.L., le 05 décembre 2011 à 08h25 , mis à jour le 05 décembre 2011 à 10h02
Dossier : Le nucléaire
INFO LCI - Des militants de l'organisation écologiste ont mené à l'aube une série d'opérations contre des centrales nucléaires françaises pour prouver que "le nucléaire sûr n'existe pas". Ils ont réussi à pénétrer dans celle de Nogent-sur-Seine, mais ont échoué à Chinon, Cadarache et Blaye. En parvenant à monter sur le toit du bâtiment d'un réacteur à Nogent-sur-Seine, les militants pacifistes pointent du doigt la vulnérabilité des installations. Surveillance radar, espacé aérien interdit au dessus des installaltions, double clôture électrifiée, vidéosurveillance continue : aucun de ces dispositifs impressionnants de sécurité n'a empêché les activistes de Greenpeace de se frayer un chemin dans la centrale de Nogent-sur-Seine, la centrale la plus proche de Paris (95 kilomètres). D'après LCI , les militants auraient tenté de s'introduire de façon simultanée dans d'autres centrales. Seules deux tentatives ratées d'intrusions à Cadarache et à Blaye ont été confirmées pour le moment. EDF a ajouté qu'une banderole avait été déployé à Chinon sans préciser où exactement. Après s'être introduit ce matin vers 6h à Nogent-sur-Seine, dans l'Aube, les écologistes en «mission commando» étaient sur le dôme du bâtiment de l'un des deux réacteurs sur lequel ils peignaient le symbole danger, est-il précisé sur le site internet de Greenpeace. «Ils vont déployer une banderole: 'le nucléaire sûr n'existe pas'», a expliqué Axel Renaudin, chargé de communication de Greenpeace. La gendarmerie a confirmé cette intrusion à Nogent. Huit militants seraient entrés, dont une partie a déjà été interpellée. En attendant l'arrestation des derniers activistes, la gendarmerie a bloqué l'accès au site. Seul le personnel d'astreinte est sur place. Au moins une compagnie de gendarmerie était sur place, ainsi que le Peloton spécialisé de protection de la gendarmerie (PSPG). Créés à la suite d'une convention EDF/gendarmerie de février 2009, les PSPG, formés par le Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN), sont présents dans chaque centrale. Ces unités, chargées de lutter contre les «intrusions et les actes de malveillance», d'assurer une surveillance des centrales et de ses abords, doivent pouvoir intervenir rapidement. Le GIGN, qui s'entraîne régulièrement sur des centrales nucléaires, peut également intervenir.
Un «dysfonctionnement» selon Besson
«Le but est de démontrer la sensibilité des installations nucléaires françaises, et à quel point il est facile d'atteindre le coeur d'une centrale», a souligné Sophia Majnoni, chargée des questions nucléaires pour Greenpeace. Elle a dénoncé l'audit lancé par le gouvernement sur la sécurité des centrales nucléaires, y voyant «une opération de communication qui ne prend en compte que les risques déjà identifiés dans le passé et ne tire pas les leçons de Fukushima». Pourtant ce n'est pas la première fois que les militants de Greenpeace réalisent ce type d'opération commando dans une centrale. En 2007, ils se sont introduits sur le site de Belleville-sur-Loire, en mars, et de Dampierre-en-Burly, en octobre. Des grimpeurs avaient réussi à monter en haut des premier cas, mais avaient été interpellés avant de dessiner l'ampoule basse consommation qu'ils prévoyaient la deuxième fois. tours de refroidissement dans les deux cas. Ils avaient pu écrire EPR= danger dans le premier cas, mais avaient été interpellés avant de dessiner l'ampoule basse consommation qu'ils prévoyaient la deuxième fois.Le ministre de l'Industrie Éric Besson a réagi ce matin sur France Info en reconnaissant un «dysfonctionnement» dans le dispositif de sécurité à Nogent. Le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy Henri Guaino a quant à lui assuré sur BFMTV -RMC qu'il faudrait «tirer les conséquences» de cette intrusion, qu'il a au passage qualifié d'«irresponsable», et «réfléchir à la sécurisation» des centrales nucléaires. «On ne peut pas permettre que n'importe qui puisse entrer aussi facilement que ça dans une centrale nucléaire. On peut imaginer ce que certains pourraient en faire», a-t-il poursuivi.» Centrales nucléaires: la sûreté doit être encore améliorée