Le week-end dernier s'est déroulé la Japan Touch #13 au double mixte à Villeurbanne. Cette convention proposait cette année la venue de deux grands mangaka, Izumi Tsubaki (Sweet Relax, Fight Girl) et Shin'ichi Sakamoto. C'est pour ce dernier que j'ai fait le déplacement, car après Kiômaru et Né pour cogner, son dernier titre, Ascension est un véritable monument dans l'édition française du manga.
Et pour le rencontrer il fallait être armé de patience et de courage, j'avais au préalable acheté mon billet à la FNAC, pensant qu'avec un billet “pré-vente” je passerai plus vite à l'entrée. Que nenni, j'ai du faire la queue comme tout le monde pendant près de 45 bonnes minutes, ce qui me fit louper le début de la conférence de Shin'ichi Sakamoto. Une fois à l'intérieur et après avoir réussi à me frayer un chemin dans cette foule grouillante, j'ai pu m'asseoir dans la salle dédiée à l'auteur qui était en train de réaliser un dessin à main levée tout en répondant aux diverses questions posées.
L'occasion pour lui de nous livrer quelques anecdotes (comme l'utilisation du papier toilette quand il dessine), de nouveau dévoiler que dans la seconde partie d'Ascension il n'utilise plus aucun onomatopée afin que le lecteur s'immerge d'avantage dans le récit grâce à la puissance narrative et graphique. Shin'ichi Sakamato est aidé de cinq assistants qui viennent travailler à son domicile de 10h à 22h, en effet le mangaka réside dans un immeuble de trois étages, les deux derniers sont réservé à sa famille et son studio se trouve au premier. L'auteur est également un perfectionniste, car il tient absolument à quasiment tout dessiner à la main, l'utilisation du numérique est assez faible dans Ascension et il est surtout utilisé par ces assistants pour réaliser quelques effets (comme la neige). Il a d'ailleurs tenu à souligné qu'entre la pré-publication dans le magazine japonnais et la sortie ensuite du tome relié, il retouchait au maximum ses planches afin d'avoir un rendu le plus proche de sa vision finale.
A la fin de la conférence, le staff d'Akata nous invite à sortir de la pièce pour la séance de dédicace. Alors que tout le monde s'attendait à recevoir une signature du mangaka, nous apprenons que “seulement” 35 personnes auront la chance d'avoir le fameux sésame. Il y a eu ainsi un petit moment de panique, où tout le monde commençait à jouer des coudes pour être devant la personne qui allait distribuer les numéros. Heureusement avec mon grand bras, j'ai pu obtenir un ticket et ainsi avoir un dessin dédicacé de Shin'ichi Sakamoto avec mon prénom écrit en japonais. Je ne pouvais pas non plus laisser passer l'opportunité de me prendre en photo avec l'auteur et il s'est prêté au jeu sans problème, merci énormément.
J'ai ensuite discuté un long moment avec Mr Dominque Veret, directeur éditorial chez Akata, de la situation du manga en France, qui pour lui n'est pas très glorieuse (et je le rejoint tout à fait) surtout quand il m'apprend que chaque numéro d'Ascension ne se vend qu'à 6000 exemplaires…. Malgré cela, j'ai été heureux de rencontrer ce grand homme, toujours aussi passionné par le manga avec un franc parlé qui fait plaisir à entendre. Au final, je n'ai même pas fait le tour de cette convention, l'attente pour obtenir la dédicace fut longue, mais comme je venais uniquement pour Shin'inchi Sakamoto cela ne m'a pas dérangé le moins du monde. Je reviendrai en force sur mon blog avec les critiques des volumes du manga Ascension, qui reste pour moi le titre fort de l'année 2011.