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Un troisième homme a été condamné par contumace, parce qu'il ne s'est pas présenté au tribunal. Les trois hommes ont été arrêtés en juillet. Selon la police, ils ont été surpris alors qu'ils avaient des rapports sexuels dans une voiture.
"Le tribunal de Yaoundé doit annuler cette condamnation choquante, qui sanctionne ces trois hommes uniquement sur la base de leur orientation sexuelle présumée", a indiqué Erwin van der Borght, directeur du programme Afrique d'Amnesty International. "Au Cameroun, les personnes accusées de tels crimes risquent bien souvent de subir des violences ou des agressions de la part d'autres détenus ou du personnel pénitentiaire au cours de leur détention. Les deux hommes doivent être libérés immédiatement et les autorités camerounaises doivent abroger les lois discriminatoires envers l'homosexualité."
Outre une condamnation à cinq ans d'emprisonnement, la peine maximale encourue pour des actes homosexuels au Cameroun, les trois hommes, dont on connaît uniquement les prénoms – Francky, Jonas et Hilaire – ont écopé d'une amende de 200.000 francs CFA (environ 300 euro) chacun. Leur avocat a interjeté appel de cette condamnation. Amnesty International considère ces deux hommes comme des prisonniers d'opinion, condamnés uniquement en raison de leur orientation sexuelle présumée.
L'homosexualité est illégale au Cameroun et le pays connaît depuis quelques temps une vague de persécution homophobe. Depuis le mois de mars, à Yaoundé et à Douala, au moins 10 personnes ont été arrêtées au titre de lois homophobes discriminatoires. Jean-Claude Roger Mbede a été déclaré coupable et condamné à trois ans d'emprisonnement le 28 avril. Au moins six autres personnes, arrêtées en juillet et août 2011, sont toujours en détention; trois hommes ont été arrêtés puis remis en liberté.
Le fait d'infliger des sanctions pénales pour des activités sexuelles pratiquées en privé entre adultes consentants est contraire aux traités juridiques internationaux relatifs aux droits humains que le Cameroun a signés et ratifiés.
"Le gouvernement camerounais doit prendre les mesures qui s'imposent pour mettre un terme aux détentions, aux arrestations et au harcèlement dont sont victimes certaines personnes du fait de leur identité sexuelle, réelle ou supposée".
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