Magazine Beaux Arts

Réécriture pour la scène des « Animaux malades de la peste » (2/2)

Publié le 04 décembre 2011 par Sheumas

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(Une salle. Le lion trône sur un fauteuil confortable. Les animaux sont à ses pieds. L’ambiance est tendue. Douze coups sonnent à l’horloge, le son est celui du tocsin. Le lion est vêtu d’une grosse pelisse qui lui donne un air majestueux)

Le lion : mes chez sujets, vous le savez, l’heure est grave ! La Peste continue de faire des ravages parmi nous ! Cela ne peut plus durer ! Je suis le Roi, mon devoir est de trouver une solution, un remède à nos maux. (Il retrousse ses manches, pointe un doigt accusateur sur l’ensemble des assistants. Les autres baissent l’échine. Silence.) Rassurez-vous, je ne suis pas roi pour rien. (Il a un rire maléfique) Cette nuit, j’ai compris... L’un d’entre nous est coupable. Il nous fait payer cher la faute qu’il a commise. Il faut immédiatement le démasquer. Par conséquent, nous allons tous avouer nos fautes ! (Il se déplace parmi les animaux prosternés) Et c’est moi qui vais vous montrer l’exemple (il sort un miroir de sa poche et s’adresse à lui-même) : Louis, qu’as-tu fait ? Allons, Louis, avoue ta faute ! Bon... J’ai mangé quelques moutons et par hasard un petit berger de rien du tout qui passait par là... Voilà tout ! J’ai terminé.

Le renard : (se frottant contre les pattes du lion) : vous n’avez rien fait de grave, sire ! Tous les crétins que vous avez avalés ne méritaient pas mieux, vous avez même été généreux de daigner les croquer de votre gueule royale. C’est un privilège dont les hommes se souviendront longtemps, eux qui sont si habiles à trouver du profit à tout.

Le tigre : (s’enhardissant) : j’ai en ce qui me concerne croqué un chasseur.

L’ours : (dressant la tête) : j’ai, pour ma part, croqué un apiculteur.

Le requin : (même jeu) : j’ai, pour ma part, croqué un surfeur.

Le mâtin : (même jeu) pour ma part, croqué un chaperon rouge... Un tout petit et tendre chaperon rouge.

L’âne : (tournant en rond et se frappant le poitrail en signe de mortification) et moi, j’ai péché, oh, j’ai péché ! Mea culpa, mea culpissima ! j’avoue qu’un jour, je me suis laissé tenter par l’herbe fraiche d’un bout de pré. Oh, pas grand-chose, juste la surface de ma langue. Comprenez-moi, l’herbe était si appétissante, si verte, si sucrée. Un vrai chewing-gum de chlorophylle.

Le loup : (il se dresse de toute sa hauteur, montre l’âne d’un geste autoritaire) horreur ! Horreur ! Honnêtes jurés, n’allons pas plus loin... (Il prend son temps comme pour préparer un réquisitoire) Noble cour, ne cherchez pas plus loin ! nous tenons notre coupable. C’est ce minable, ce pelé, ce galeux, ce misérable ! Cela est clair ! C’est lui le responsable de tout ! Attendu qu’il n’avait demandé la permission à personne, attendu qu’il n’avait aucun droit et, par surcroit, que son mobile était la gourmandise et par conséquent le strict intérêt personnel, je le déclare coupable ! Haro sur le baudet, c’est de la bonne justice ! haro sur le baudet !

Les autres animaux : haro sur le baudet ! haro sur le baudet ! (Ils se jettent sur lui et le lion croque quelques pattes en passant pour se réserver la part du lion)


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