Tiens, le Parti Officiellement Socialiste se réveille sur les questions de dépenses et de train de vie de l’Etat ! Heureuse surprise. Tiens, il fait une micro-analyse et propose une non-solution ! Malheureuse habitude…
Le Président De La République Du Bisounoursland Nicolas Sarkozy se déplace beaucoup, surtout actuellement. Il se déplace officiellement, pour raconter des choses, serrer des mains plus ou moins moites, et discourir sur l’impérieuse nécessité de faire faire des efforts à certains.
Le Parti Officiellement Socialiste n’est pas content. Un président qui se déplace, cela coûte un pognon dingue.
Mhm en fait, cela coûte même plus que ça. Et comme les journaux français, d’une remarquable discrétion à ce sujet, n’en parlent pas, ce sont les belges qui s’y collent : d’après eux, la Cour des Comptes a épluché les petites notes de frais et les tickets de caisses des Quicks et des McDos que le Super-Représentant de commerce français a rassemblés lors de ses voyages.
La surprise, bruyamment relayée par le Parti Socialiste, est donc importante : gasp, plus de 280.000 euros pour une matinée en Haute-Marne, près de 130.000 pour la Dordogne, tout ceci commence à se voir. Et on ne parle pas de visites à l’étranger, ici : cela fait cher de la poignée de main en Province pour bouffer une rondelle de saucisson et boire un verre de vin rouge…
Evidemment, devant de tels montants, le Parti Officiellement Socialiste n’est pas resté coi longtemps ; il se demande exactement comment on arrive à de telles sommes, puis pourquoi, et enfin, vraiment tout à la fin, il envisagera donc une solution pour que ce coût qu’ils estiment indu ne soit pas supporté par les finances publiques.
C’est pourquoi les socialistes de gauche (en l’espèce l’équipe de campagne de François Hollande) ont donc saisi la Commission des Comptes de Campagne (CNCCFP) sur ces frais de déplacement. C’est fou ce qu’on apprend en quelques mots ainsi jetés négligemment : ainsi, les socialistes s’inquiètent des deniers publics. Il était temps. Mieux : on découvre que François Hollande dispose de toute une équipe de campagne ! Là encore, on peut se féliciter qu’il ait trouvé le temps de s’en prendre une : même d’occasion, cela reste un investissement judicieux. On frémit à l’idée qu’elle ne soit pas trop usée et qu’elle puisse servir un peu d’ici mai 2012 !
Bref. Pour nos joyeux troubadours du Socialisme Mollasson, les déplacements frénétiques du président relèvent de plus en plus « d’actes de propagande » (on pourra se demander si ce qualificatif ne s’impose pas non plus pour les déplacements de tout politicien, de façon générale).
Heureusement, toute cette lucidité presque naïve et ingénue ne pouvait pas durer : une fois l’outrage noté, ils se demandent « s’il est légitime » que ces frais « soient assumés par le contribuable » ! C’est vrai, ça, quoi, bon, à la fin ! Les moutontribuables en ont assez de se faire tondre ainsi ! C’est très moche d’utiliser son pouvoir présidentiel pour se déplacer à qui mieux-mieux !
Certes, ce fameux pouvoir (tant celui de se déplacer que celui qui consiste, par exemple, à lancer des réformes) a été très peu utilisé pendant les quatre années précédentes et on sent donc que Nicolas, ne voulant pas gâcher, veut se rattraper sur la dernière ligne droite. Mais tout de même ! Tout ça aux frais de la princesse, c’est gênant.
La question est donc sur toutes les lèvres : ne faut-il pas imposer au président de compter tous ces frais sur ses comptes de campagne ?
L’avantage — pour les socialistes officiels — est évident : cela ferait sortir du bois le candidat-qui-ne-veut-pas-dire-qu’il-l’est. Et puis cela ralentirait nettement le déchaînement d’interventions sarkoziennes qui encombrent le paysage médiatique français, fort étroit, que nos aimables clowns de gauche avaient réussi a obturer pendant le mois de Septembre avec leurs soporifiques primaires.
Maintenant, une fois écartés les petits enjeux politico-politiciens typiques des socialistes, attardons-nous sur la magnifique soluce qu’ils nous proposent : que tout ceci soit pris en charge par le Parti du président.
Quelle idée lumineuse ! Au lieu que ce soit l’Etat qui paye ainsi les voyages présidentiels, ce sera l’UMP. Youpi la bonne affaire.
Mais l’Etat, notez bien, c’est le moutontribuable.
Quant au parti, il touche bien évidemment des ronds, en quantité industrielle, en provenance directe des poches … des moutontribuables.
Effectivement, on voit tout de suite l’aspect judicieux de la Solution Socialiste : au lieu de passer par les petits tuyaux ici, l’argent passe par les tuyaux qui sont là. Et comme la source de tous ces petits billets (en mallettes, en virements, en enveloppes kraft discrètes et en ventes de t-shirts et pins rigolos), c’est les poches du contribuable quoiqu’il arrive, on se rend bien compte que tout ceci est … du flan.
En somme, non seulement le parti officiellement socialiste de gauche et le parti honteusement socialiste de droite se foutent éperdument de la provenance de l’argent qu’ils brûlent, mais personne, dans aucune de ces deux entités bouffies d’argent des autres, n’a émis la simple remarque que ces déplacements coûtaient trop, point.
Non pas qu’ils coûtent à la mauvaise institution (état ou parti, on s’en fiche). Mais, tout simplement, ces déplacements, qu’ils fussent de Nicolas, de François ou de n’importe quel pignouf à épaulettes, à jaquette ou à talonnettes, sont des masses indécentes d’argent dépensé en futilités alors que la crise s’abat sur les Français.
Autrement dit, le PS et l’UMP, encore une fois, se moquent ouvertement de ceux qui les payent.
En mai 2012, souvenez-vous en.