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Le 29 janvier à 14 heures, l'étude Tajan vendra, à l'hôtel Drouot (Paris), un ensemble de 367 pièces ayant appartenu au président François Mitterrand. Le produit de cette vente aux enchères est destiné par Danielle Mitterrand à l'association France-Libertés.
Le catalogue en ligne donne l'image d'un musée des reliques (costumes, chapeaux, bobs, pantoufles en velours noir brodés d'une rose rouge, quand même, cravates, vestes d'intérieur, imperméables...) et des cadeaux offerts au couple, de ceux qu'on apprécie sans doute sans retenue : nappes en dentelle, couverts, miroirs, soupière, assiettes décoratives...!
Les estimations partent de 40 € et vont jusqu'à 700 €.
Les 3 pièces les plus recherchées seront sans doute celles offertes par Fidel Castro au président et portant la mention ''comandante en jefe fidel castro'' à '' Cro. François Mitterrand'' :
- un attaché-case en métal doré et crocodile, fermeture à code, ton gold, (lot 283, estimation : 500/700 €)
- un agenda assorti, (lot 284, estimation 200/400 €)
- un sac assorti avec poignée en crocodile (lot 285, estimation 400/600 €.
Les amateurs apprécieront. A moins qu'ils ne préfèrent le chapeau de paille ou le feutre "grillé", plus intimes parce que vraiment utilisés
C'est ce qui rend sans doute ces listes en partie émouvantes, leur caractère vécu (à l'inverse des cadeaux protocolaires).
Pourtant la vente aux enchères, au profit d'une cause, à la fois profite de cette émotion liée à la sacralité originelle des reliques et en même temps va démythifier ces objets : par la vertu de la vente, ils vont rentrer dans le rang en servant à quelque chose et, en passant entre des mains "profanes", éviter le piège du musée, en tout cas celui du musée officiel.
Les afficionados se risqueront-ils en effet à porter vraiment les vêtements présidentiels ? J'en doute.
S'ils les achètent, n'est-ce pas plutôt par respect pour la mémoire de François Mitterrand ? pour les mettre dans une vitrine et les admirer, se flattant eux-mêmes d'avoir cassé leur tirelire pour la bonne cause ?
Ainsi, ce que Danielle Mitterrand se refuse à faire, (perpétuer des reliques), considérant que ces objets ont une utilité marchande et donc une efficacité plus grande à ses yeux, des dizaines d'acheteurs le feront néanmoins, trop heureux de posséder ce que le président posséda .
Parce qu'à travers l'objet, c'est une partie de l'homme qui est encore présent.
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