Amateur de chansons à texte et engagées, je ne pouvais passer à côté de l’album Du rouge et des passions de Cyril Mokaiesh. C’est un chanteur avec une voix qui porte avec des choses à dire, ça change des jérémiades de ses confrères en chansonnettes qui polluent les ondes de leurs complaintes sentimentales.
Ce n’est pas un fils de qui reprend le fonds de commerce musical de papa ou de maman, c’est quelqu’un d’authentique, qui y croit, qui en a dans le ventre et forcément, cette sincérité ça s’entend. Alors bien sûr ses thèmes ne sont pas porteurs, pas à la mode, pas dans le vent, il ne fait pas dans le consensuel mais dans l’entreprise de démolition.
Cyril Mokaiesh est un révolté, un gueulard, un contestataire, un rouge, un communiste, un « jeune branleriste » qui critique férocement son époque, la société de consommation sans pour autant être le porte-drapeau d’idéologies des siècles passés depuis longtemps disparues.
Malgré ses coups de gueule il reste tout à fait lucide sur ses indignations : mondialisation, chômage, bouclier fiscal, cocoonage du patronat, licenciement, Assedic, « egologie » des Verts d’opérette… pour se définir plutôt comme un « méfie- toi -tiste sans arrêt » qui joue en solo comme le champion de tennis qu’il a été.
12 titres composent Du rouge et des passions. Beaucoup de cris, de souffle, des textes magnifiques à bien écouter pour se faire bousculer et comprendre que toute lueur d’espoir n’est quand même pas éteinte.
un album proposé par Ballajack dont le blog se trouve ici : http://www.ballajack.com/
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