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Pour une fiscalité pédagogique et découplée

Publié le 04 décembre 2011 par Rcoutouly

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Comment changer les mentalités de nos contemporains? Comment faire accepter que l'avenir de l'homme ne se joue pas entre notre société consumériste et "le retour à la bougie"?

Daniel, un de mes  fidèles lecteurs, auteur d'un blog que je recommande, me fait ce commentaire, particulièrement pertinent, sur l'ensemble de mes propositions:

Qui pourrait bien porter une telle vision de l'avenir, que je partage dans les grandes lignes, mais il est tout de même difficile d'imaginer que tous les citoyens acceptent de changer leur mode de vie, car il faudrait bien là ne pas changer seulement quelques attitudes, mais bel et bien en profondeur et en conscience collective, cette espérance là ne relève telle pas aussi de la "méthode coué", tant l'individualisme forcené et idéalisé s'est installé. 

Excellente et angoissante analyse ! Car, si l'auteur et les lecteurs réguliers de ce blog sont profondément convaincus qu'il faut changer de siècle et de mode de vie, on connaît les résistances et le scepticisme de nos  contemporains qui ont bien du mal à admettre la réalité de nos problèmes écologiques mais aussi, bien plus de mal encore, à croire qu'il existe des solutions à ces difficultés. Quand, dans les dîners en ville et les discussions de comptoir, on évoque la question, la réponse définitive fuse : "de toute façon, notre monde est fichu, il n'y a rien à faire". L'évolution de ces derniers années porte sur le fait que nos interlocuteurs nient moins les phénomènes de dégradation écologique mais se défendent en refusant toute espérance de changer notre "monde pourri". C'est une autre manière de refuser le changement, de conserver son individualisme consumériste: "je garde mon mode de vie puisqu'il n'y a rien à faire".

Pour sortir de ce conservatisme mental, il faut certes inventer un projet de société qui permette de découpler le fonctionnement des sociétés humaines des ressources limités de la planète, il faut aussi utiliser des outils politiques qui favorisent les décisions des acteurs économiques et des citoyens en faveur de ce changement de société.

Aujourd'hui, un citoyen qui construit un composteur ou choisit de prendre le train plutôt que l'avion, un chef d'entreprise qui décide d'utiliser des énergies renouvelables ou des matériaux biodégradables, sont des personnes qui ont des convictions écologiques et qui décident, malgré les obstacles financiers, juridiques, humains, de mettre en pratique ces idées.

Ce qu'il faut demain, c'est inverser ce processus : il faut que  la personne ou l'entreprise qui choisit de conserver un comportement polluant et néfaste pour son environnement, puisse continuer de le faire, en toute liberté, malgré les obstacles financiers qu'elle va rencontrer.

Dans ce processus, la fiscalité a un rôle majeur à jouer, une fiscalité incitatrice qui favorisera l'acteur soucieux de son environnement et taxera celui qui voudra conserver sa "liberté" de polluer. Alors les mentalités de nos contemporains changeront rapidement : tout en leur laissant la liberté de choisir, ils seront gagnants à choisir la "bonne" voie. Aujourd'hui, un comportement écologiste demande des efforts et de l'abnégation, son image est donc négative. Il faut inverser le processus : c'est le comportement pollueur qui doit devenir un sacrifice. C'est lui qui doit supporter une image négative

Il nous faut "découpler" notre société de l'ancien monde du XXéme siècle. Il nous faut pour cela "découpler" notre manière d'utiliser la fiscalité. La fiscalité ancienne, celle du XXéme siècle, était une punition permanente, subit par tous ceux qui ne pouvaient s'en défendre, une sorte de fatalité insupportable, un fardeau sacrificielle. La fiscalité de l'avenir sera découplée de ce modèle : il s'agira d'une fiscalité différenciée selon nos choix de vie et de comportement, une fiscalité évolutive et transparente qui permettra aux citoyens et aux acteurs économiques de faire des choix rationnels en tenant compte d'autres critères que celui de la recherche du moindre coût. Il s'agira aussi d'une fiscalité qui ne se limitera pas à ponctionner les acteurs, elle facilitera aussi les actions positives en les finançant. 

Cette fiscalité environnementale, au service du changement social,  s'invente ici sur ce site et je vous invite à la découvrir, à vous en emparer et à en débattre: Il faut demander plus à l'impôt et moins au contribuable, c'est une jolie petite phrase d'Alphonse Allais, c'est la philosophie générale de ce site.


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