Petit voyage en Germanie (9) : Weingut Andreas Laible

Là, c'est d'une évidence criarde : on est chez un fou grave ! Tant que vous n'aurez pas vu de vos yeux vus les pentes dingues sur lesquelles Andreas Laible a monté son vignoble, vous n'aurez aucune idée de ce que peut être l'abnégation passionnelle d'un homme à la quête de son graal.

Je me demande comment les autorités locales, pendant les vendanges, ne ferment pas la route qui longe une partie de ses vignes où la pente est sans doute plus proche de 50° que de 45°. Au point qu'il y a eu des vendangeurs qui ont refusé d'y travailler tant le risque de débouler est réel.

On est confus d'être reçu avec autant de sympathie, de gentillesse, de simplicité. C'est Sandrone en Teutonie ! Ici, la couche de terre est ridiculement mince : on est pratiquement sur le rocher en permanence.

Toute la vie d'Andreas Laible a été de prouver à ses voisins qu'ici le riesling pouvait bénéficier d'un micro climat d'exception, pour autant qu'on choisissait les bons clones, qu'on travaillait sa vigne à se défoncer les hanches, bref, qu'on était en apostolat pour la gloire de ce cépage impérial.

Membre du VDP (mais trouvant inutile de dépenser de l'argent sur des bouteilles gravées particulières), cette famille si attachante produit aussi un très beau Klevner Traminer et du pinot blanc de référence.

J'ai beaucoup aimé leurs rouges, tout en finesse, mais avec aussi cette complexité, cette fraîcheur, cette structure qui est impérative pour ce cépage si difficile. Des vins de soif, sans fioriture, naturels.

C'est simple : on y a passé toute une matinée et on aurait pu y rester l'après-midi, tant il y avait de choses à entendre, à apprendre, à comprendre. On y reviendra vite.

Et là, je n'ai pas oublié mon eau de poire :-)

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