Marion Wlodarczyk soutiendra sa thèse de doctorat en sociologie, préparée au sein de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS), intitulée La souveraineté de l'Etat à l'épreuve de la construction européenne. Analyse sociologique de la stratégie étatique en matière d'éloignement forcé des étrangers, le mardi 6 décembre 2011 à partir de 14h00 dans l'amphithéâtre François Furet de l'EHESS (105 bd Raspail, Paris 6ème arrondissement).
Résumé de la thèse par son auteur :En se fondant sur une analyse de la politique d'éloignement forcé des étrangers, cette thèse vise à interroger l'évolution que connaît la souveraineté de l'Etat national du fait de la construction européenne. Domaine traditionnellement régalien et hautement symbolique, les politiques d'expulsion, de reconduite à la frontière et de réadmission permettent au sociologue d'identifier les conséquences, sur l'exercice même du pouvoir souverain, de l'arrivée de l'acteur européen dans cette sphère de compétences. L'objectif de la thèse est ainsi de montrer que l'acteur étatique a dû adapter l'exercice de sa souveraineté afin de se maintenir comme un acteur central de l'échiquier politique européen. L'enquête par observation réalisée au sein des services de la Police Aux Frontières de Calais et de la préfecture d'Arras met en évidence que l'Etat s'attache désormais à être davantage le responsable de la mise en oeuvre de cette politique spécifique plutôt que de son élaboration. Ce mouvement de restructuration interne de la souveraineté qui peut être résumé par la formule "le pouvoir, c'est l'exercice du pouvoir" semble être une stratégie efficace sur une scène politique fortement concurrentielle.