Un des nombreux avantages de la Côte d'Azur, c'est que l'Italie est juste à côté. Et puis à Nice notamment, on se sent culturellement proche de l'Italie (n'oublions pas que le comté de Nice fut italien avant d'être cédé à la France il y a 150 ans). Malgré cela, un petit tour chez nos voisins s'avère toujours bien dépaysant!
À l'occasion d'une de mes excursions en Ligurie (la région limitrophe), j'ai découvert l'étonnant petit village de Seborga, situé à moins de 10 km de la frontière, dans la province d'Imperia.
Voici son étrange histoire.
Seborga était un ancien fief des comtes de Vintimille. En 954, il fut cédé aux moines bénédictins de l'abbaye des îles de Lérins (qui sont en face de Cannes). En 1729, cette principauté alors indépendante fut vendue au prince Victor-Amédée II de Piémont-Sardaigne. Mais cette vente ne fut jamais jamais payée ni enregistrée. A cause de cet oubli, Seborga ne fut pas mentionnée dans l'Acte d'Unification du Royaume d'Italie en 1861, et fut également oubliée à la formation de la République italienne en 1946. Bref, le flou juridique.
Dans les années 60, le fleuriste du village, Giorgio Carbone, commença a promouvoir l'idée que Seborga était du coup toujours historiquement indépendante. Il fut tellement convaiquant qu'en 1963, les habitants l'élirent Prince Giorgio Ier de Seborga à 304 voix contre 4. Son règne prit fin à sa mort en 2009.
image: http://seborgatimes.blogspot.com/
plaque commémorative sur le mur de sa maison
En avril 2010, un certain Marcello Menegatto, promoteur immobilier, fut élu comme nouveau prince et intronisé sous le nom de Marcello Ier.
image: http://seborgatimes.blogspot.com/
Alors bien sûr, quand on est une principauté, même autoproclamée, on a besoin d'une frontière et d'un drapeau:
Mais ce n'est pas tout! Seborga s'est également dotée d'une monnaie, le luigino, modestement indexée sur le dollar américain. Renouant ainsi avec la tradition, car les moines de Lérins en leur temps frappaient également leur propre monnaie. Hélas, la production de luigini cessa en 1996. Voici un exemplaire à l'effigie de Giorgio Ier:
Seborga a aussi ses propres timbres:
Son propre passeport:
Et puis son hymne et son gouvernement. Au fond, même avec ses 5 km² (plus de deux fois la surperficie de Monaco quand même), la principauté de Seborga a tout d'une grande! La différence, c'est que tout cela n'est que folklorique. Car le gouvenerment est en concurrence avec le représentant légal du gouvernement italien, c'est à dire la mairie, seul bâtiment du village à arborer un drapeau italien. Et bien sûr, tous les services publics sont fournis par l'État italien. Pourtant, il parait que les deux s'entendent bien.
Et puis après tout, ce folklore attire les touristes:
Même le restaurant principal du village annonce la couleur: il faut dire que le patron n'est autre que le Ministre des Affaires Étrangères en personne!
LES COMMENTAIRES (1)
posté le 26 avril à 11:09
Bonjour, Dommage de ridiculiser Seborga, qui pourtant est bien une Principauté juridiquement prouvé. Ensuite, que de raccourcis, et de données inexactes dans ce petit reportage pourtant bien réalisé. De grâce ne publiez pas tout et n'importe quoi sans savoir même le début de l'histoire de Seborga étudiée et certifiée par des spécialistes. Alors ne copiez pas les informations sur des sites internet mal informés. Intéressez-vous vraiment à cette histoire de Seborga vous serez surpris de découvrir des faits historiques uniques. Ne voyez pas seulement la partie folklorique. Oui le folklore fait partie d'un tout comme dans d'autres Monarchies ou Principautés et états. Même en France ne voyez-vous nul part du "folklorique"... Bien à vous.