François Loncle a écrit à l’ambassadeur de Finlande enFrance, aux présidents du Parti socialiste et au président du groupeparlementaire socialiste de ce pays.« Je me permets d’attirervotre bienveillante attention sur la situation dramatique de l’usine M-Real depâte à papier et de fabrication de papier située à Alizay (Eure) et appartenantau groupe finlandais Metsälitto.Le site d’Alizay est un fleuron de l’industrie papetière,non seulement en Normandie, mais également en France et en Europe. Il est ainsile leader européen sur le marché du papier recyclé et il possède l’une desmachines à papier les plus modernes et les plus performantes du continent.Cette usine n’est pas seulement viable, elle est rentable. Faisant un chiffred’affaires de 200 millions d’euros, M-Real est, en outre, susceptible dedevenir le pivot d’une filière nationale de recyclage (fabricationd’éco-matériaux par exemple) et le pôle régional du projet de biomasse CRE3, leplus important de France. C’est pourquoi la décision de la direction de M-Real defermer le site d’Alizay est totalement incompréhensible d’autant plus que troisrepreneurs sérieux (AA group, Fine Active et Activapro) se sont manifestés. Or,ces offres de reprise crédibles se sont heurtées au refus catégorique duprésident de la société M-Real, M. Mikko Helander. Le groupe Metsälitto faitpreuve d’une obstination suspecte dans la mesure où la fermeture de l’usineoccasionnerait un coût très élevé qui est évalué à 60 millions d’euros couvrantle plan social et la dépollution du site. Pourquoi cette société préfère-t-ellefermer une usine que la vendre ? Pourquoi choisit-elle de perdre de l’argentplutôt que d’en gagner ?
François Loncle sur le site d'Alizay (photo JCH)
En 2009 le tribunal finlandais des marchés avait condamnéMetsälitto et deux autres papetiers finlandais pour entente illicite car ilsavaient volontairement limiter la production de papier et de cartons en Europeen vue de faire monter les prix artificiellement. Il semble qu’une opérationsimilaire soit à l’origine de la mesure de fermeture du site d’Alizay. C’est entout cas ce que suspectent les parlementaires européens qui viennent de saisirle Commissaire européen chargé de la concurrence.Si rien n’est entrepris rapidement, 350 salariés seretrouveront bientôt au chômage. Au total, avec les prestataires et lessous-traitants, ce sont plus de 600 emplois qui sont menacés. Il s’agit d’unecatastrophe pour la région normande.Je tiens à vous signaler que la décision de fermeture del’usine M-Real a suscité une profonde consternation et un vif mécontentementbien au-delà de la Normandie. Cette déplorable affaire porte atteinte à l’imagede votre beau pays pour lequel les Français éprouvent une sincère sympathie.En tant que membre du groupe d’amitié France-Finlande àl’Assemblée nationale, j’exprime le vif souhait que vous interveniez auprès despouvoirs publics finlandais pour permettre le déblocage rapide de cettesituation, trouver une solution satisfaisante pour tous, favoriser la reprisedu site d’Alizay.En insistant sur le caractère urgent de cette requête, jevous prie etc.» François LoncleDéputé de l’Eure