J'ai oublié de commenter, même brièvement, une déclaration de Claude Guéant, ministre de l'Intérieur, et je m'en veux de ne pas avoir réagi plus tôt. Je n'ai aucune sympathie pour cet homme lige de Sarkozy, froid, calculateur et manipulateur. Cet homme est l'homme des vilaines besognes et il assume ce rôle sans états d'âme et sans broncher. Il le fait même au prix de mensonges grossiers et facilement contestables. Agissant ainsi, il décrédibilise un peu plus la parole politique et affadit la confiance que placent les électeurs dans ceux qui nous gouvernent.
Guéant a une fonction — j'allais écrire et une seule — celle de récupérer des voix actuellement orientées vers Marine Le Pen. Je déteste les idées du Front national, je rejette ses propositions économiques, culturelles, sociétales et sociales. Le Front national est aux antipodes d'un monde ouvert et sociabilisé. Mme Le Pen fille avance masquée et c'est en cela qu'elle est plus dangereuse que son père. Je pardonne d'autant moins cette pèche aux voix de la part de Guéant, membre d'un parti républicain (encore que la droite populaire de l'UMP ne m'inspire que de vraies inquiétudes) qu'il utilise tous les moyens de l'Etat et tous les réseaux préfectoraux pour conduire cette mission impossible.
Alors quelle déclaration ? Guéant vient d'affirmer publiquement que les socialistes sont favorables au vote des étrangers (hors UE) pour permettre à certains d'entre eux de devenir maires ! Quel menteur ! Si on lit avec rigueur le texte de l'accord PS-EE Les verts, on découvre que les rédacteurs proposent d'autoriser le droit de vote et l'éligibilité des étrangers au sein des assemblées locales mais excluent toute fonction des dits étrangers dans les exécutifs et l'impossibilité pour ces élu(e)s de participer au vote en faveur des sénateurs. Le texte est public, connu de tous, donc de Guéant. Pourquoi ment-il ? Pourquoi nous prend-il pour des imbéciles ? Les réponses sont dans les questions.