Sept ans après la mise en examen d’un ancien salarié d’Axa, des dizaines de clients spoliés attendent toujours réparation. Une plainte contre la compagnie d’assurances vient d’être déposée.
"Je l'ai invité chez moi comme j’aurais invité un frère, et cet homme m’a tout pris." Gérard Faure s’est montré naïf. Client de l’UAP depuis 1953, puis d’Axa qui a racheté la compagnie, cet artisan boucher de Laragne (Hautes- Alpes) est démarché à l’aube de sa retraite par un inspecteur conseil venu d’Aix-en-Provence. C’est dans les années 1990, à son domicile d’Aspres-sur-Buëch, que Gérard Faure confie au salarié d’Axa les économies d’une vie: l’équivalent en francs de 73.000 euros, essentiellement en liquide, pour les placer dans des bons de capitalisation au porteur. "C’était l’argent de la retraite de ma belle-mère, que nous hébergions. Elle nous avait confié ses économies", explique le commerçant.
Le système d’épargne qui lui est alors proposé permettait, avec une fiscalité avantageuse, de conserver l’anonymat au moment du remboursement du bon. Mais comme d’autres souscripteurs, Gérard Faure n’a jamais revu son argent. Au siège parisien d’Axa, il apprend alors qu’une grande partie de la somme qu’il croit placée n’existe pas: "Il y en avait à peine 10% dans leurs caisses". IFLC, un cabinet-conseil en investissements financiers avec lequel l’artisan a pris langue, estime aujourd’hui à 120.782 euros le produit des placements que celui-ci devrait toucher.
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